L’association d’adjuvants et d’herbicides racinaires est habituellement déconseillée. Si les références passées ont souvent montré que les huiles et les urées ne font pas bon ménage, il pourrait en être autrement avec les mouillants. Voici les premiers résultats issus des études qui ont débuté en 2012.
Lors de la dernière campagne, neuf essais ont été menés sur différents sites afin de comparer des applications, au stade 1-2 feuilles du blé, de Fosburi (0,5 l/ha) seul ou associé au mouillant Silwett L77 (0,1 l/ha).
D’après les résultats, l’ajout du mouillant permet de relever l’efficacité de l’herbicide de 3 points en moyenne. Toutefois, en examinant les essais un par un, les effets sont en réalité très variables : dans certains cas, l’ajout de Silwett L77 ne fait aucune différence (2 essais), alors que dans d’autres, il entraîne des gains (4 essais) et aussi des pertes d’efficacité (3 essais).
Figure 1 : Résultats des associations Fosburi + Silwet L77 vs Fosburi, à 1-2 F du blé (9 essais 2015)
Trois ans d’essais confirment la tendance
A partir d’essais réalisés depuis 2012, les résultats de Fosburi seul et Fosbruri + Silwett L77 ont pu être extraits et compilés.
Le constat reste le même : légère amélioration de l’efficacité moyenne (+1,5 point environ) avec Silwett L77, mais très fortes disparités entre les essais (figure 2). Dans la majorité des situations, l’effet reste neutre (16 essais). Pour trois d’entre elles, l’effet est positif ; et pour les quatre autres, l’ajout du mouillant diminue les performances du traitement. Il est toutefois difficile de dire si l’effet négatif est dû à l’adjuvant plutôt qu’à la variabilité naturelle observée en essais.
Figure 2 : Comparaison de Fosburi + Silwet L77 vs Fosburi, à 1-2 F du blé sur vulpin et ray-grass (23 essais de 2012 à 2015)
Mouillant à l’automne : un choix qui mérite encore de mûrir
L’ajout de Silwett L77 n’a provoqué aucun phénomène de phytotoxicité et montre un très léger effet sur les performances des herbicides. L’autre enseignement des 23 essais, est la moindre dispersion des notes entre sites, réduisant la variabilité de l’efficacité. Toutefois, le gain reste trop faible pour une recommandation large de l’emploi d’un adjuvant avec les spécialités racinaires en automne. La disparité des résultats entre essais appelle à poursuivre les analyses, notamment sur les conditions du sol au moment de l’application (sèches ou humides) qui pourraient être un facteur d’influence.
Ludovic BONIN, Lise GAUTELLIER VIZIOZ (ARVALIS – Institut du végétal)