Avec près de 2 millions de tonnes produites chaque année en France, le triticale peut être une matière première d’intérêt dans l’alimentation des volailles de par ses caractéristiques nutritionnelles.
En comparaison à certains blés, l’amidon du triticale est bien digéré par le poulet de chair. Les niveaux de viscosité spécifique, critère à déterminisme génétique, élevés pour certains lots de triticale n’affectent pas la digestibilité de l’amidon. Si la valeur nutritionnelle du triticale peut varier entre les lots, elle reste faible.
C’est ce qui ressort d’une étude conduite par ARVALIS – Institut du végétal à partir de lots issus de la récolte 2014. Cette étude confirme également que les jeunes poulets digèrent mieux l’amidon que les poulets plus âgés.
Des tests avec une fourchette de viscosité très large
Les 14 lots de triticales ont été sélectionnés en fonction de leur composition chimique (protéines et amidon) et de leur viscosité spécifique (VS), de façon à représenter une variabilité maximum. La VS des triticales est très variable (2,3 à 5,1 ml/g MS) et indépendante des teneurs en protéines et en amidon.
L’essai a été réalisé de 7 à 24 jours d’âge sur des poulets mâles de souche COBB 500. Les poulets ont reçu ad libitum pendant cette période un aliment granulé constitué de 50 % de triticale, sans ajout d’anticoccidien et d’enzymes.
Trois collectes partielles des excrétas ont été effectuées à J10, J17 et J24. Les performances de croissance (consommation, gain de poids et indice de consommation) ont été mesurées de J7 à J24 (tableau 1).
Tableau 1 : Performances de croissance de J7 à J24
1 GMQ : gain de poids moyen quotidien
2 CMJ : consommation d’aliments moyenne journalière
3 IC : indice de consommation, correspondant à la quantité consommée pour produire 1 kg de poulet
Une moindre variation de la digestibilité avec l’âge des poulets
La teneur en amidon dans les fientes varie en moyenne de 1,3 à J10 – 2,1 à J17 et 3,0 % MS à J24. Bien que ces niveaux soient faibles voire très faibles, la teneur en amidon augmente significativement avec l’âge des poulets ce qui induit une baisse de la digestibilité de l’amidon. Ces résultats corroborent ceux observés avec des aliments à base de blé et, tous types de profils matières premières confondus. Cependant, dans cette étude, ces teneurs sont en moyenne plus faibles (2,2 % MS) en comparaison à des aliments base blé tous âges confondus. Cette augmentation de la teneur en amidon dans les fientes avec l’âge est plus ou moins importante (voire nulle) selon les aliments et donc la variété de triticale incorporée.
Quant à la valeur énergétique, elle ne diffère pas significativement entre les aliments, l’écart maximum entre les valeurs extrêmes est de 4 % soit 130 kcal/kg MS. Elle n’a pas été affectée par la VS plus ou moins élevée des triticales.
Pour en savoir plus, consultez la lettre News@lim n°40.
Jean-Paul METAYER (ARVALIS – Institut du végétal)