Des prairies de fauche de moindre qualité, des semis de printemps non réalisés ou à resemer… les conséquences de la météo de ces dernières semaines soulèvent des questions sur les décisions à prendre dès maintenant pour pallier au manque de fourrage et reconstituer les stocks pour cet hiver.
Il est possible d’implanter des dérobées pendant une très grande partie de l’été. Toutes les graminées, crucifères et légumineuses peuvent être implantées tôt dans l’été. Mais c’est la disponibilité en eau (et dans une moindre mesure la température) qui sera le facteur limitant de la réussite de l’implantation. Dans tous les cas, il faut un minimum d’eau (10 à 20 mm) pour la levée.
Tableau 1 : Périodes de croissance de différentes espèces de couverts végétaux
Les mélanges graminées-légumineuses présentent en général de meilleurs rendements que des espèces implantées seules, mais ces associations représentent un coût de semences plus élevé. Certains couverts végétaux comme le trèfle incarnat, la vesce commune d’hiver, le colza ou encore le ray-grass d’Italie présentent des valeurs nutritives élevées. Les légumineuses apportent des PDI alors que les crucifères exploitées avant floraison offrent un bon équilibre UF/PDI mais à distribuer en quantité limitée dans la ration des bovins : pâturage au fil, affouragement en vert.
Les graminées telles que le moha ou le sorgho fourrager sont adaptées à des semis de début d’été. Elles pourront valoriser les températures estivales, à la différence des céréales et des graminées prairiales à installation rapide comme le ray-grass d’Italie.
Il est possible de croiser les solutions, et ainsi s’adapter aux conditions estivales à venir, tout en restant attentif aux coûts d’implantation. Des mélanges RGI-céréales (type avoine) peuvent aussi être envisagés pour une fauche précoce cet automne, et le maintien du RGI jusqu’au printemps.
Chaque élevage fera son choix en fonction des contraintes pédo-climatiques, des fourrages nécessaires sur l’exploitation, et des coûts liés à l’achat de semences.
Il sera judicieux de répartir les risques en implantant des couverts de différentes natures.
Téléchargez le tableau présentant les avantages et les contraintes des différentes espèces à implanter en été.
Pour en savoir plus, consultez notre nouvel outil en accès libre sur le Choix des couverts.
Resemer derrière un maïs : quelles précautions prendre ?
Il convient d’être très prudent sur les possibilités de semis de couverts après un maïs. Certains produits contiennent des matières actives dont la rémanence peut s’étendre sur plusieurs mois et engendrer des phytotoxicités. Le tableau ci-dessous indique de façon non exhaustive les possibilités de semer une culture de remplacement.
Tableau 2 : Cultures possibles pour un resemis tardif en fonction des herbicides utilisés dans le maïs
Sabine BATTEGAY, Alexis FERARD, Pierre-Vincent PROTIN, Thibaut RAY, Anthony UIJTTEWAAL(ARVALIS – Institut du végétal)
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