L’enveloppe consacrée aux fongicides va dépendre de la pression attendue des maladies mais aussi du cours des marchés des orges et escourgeons. Des simulations ont permis d’établir le niveau de dépenses optimales selon ces critères.
L’année 2014 a été marquée par une forte pression helminthosporiose dans la plupart des parcelles d’orges et d’escourgeons. Sauf pour trois variétés qui occupent 400 000 hectares, soit un tiers de la surface consacrée à la culture : Etincel, Isocel et Casino, inscrites en 2012, ont ainsi été sévèrement touchées par la rhynchosporiose et ont bien résisté à l’helminthosporiose.
En l’absence de protection fongicide, les pertes de rendement s’élèvent 18 q/ha en 2014, reflétant l’importance de l’helminthosporiose. En se basant sur les deux dernières années, ces pertes de rendement atteignent en moyenne 15 q/ha.
Quel programme pour 2015 ?
Depuis deux ans, les dépenses consacrées aux fongicides ont augmenté, atteignant en moyenne 70 €/ha en 2014. La raison ? L’intégration des SDHI dans la majorité des programmes de protection.
Pour 2015, plusieurs critères entrent en ligne de compte pour orienter le choix des programmes de protection : le prix de vente des orges d’hiver et escourgeons, ainsi que le niveau de pression de maladie attendu au printemps prochain et la sensibilité variétale.
En se basant sur la moyenne pluriannuelle de la nuisibilité des maladie, soit 15 q/ha, et un prix de vente de 14 €/ha, la dépense optimale s’élèverait à 51 €/ha : ce niveau constitue un bon repère, à moduler selon les régions et, bien entendu, selon les variétés semées.
Tableau 1 : Dépense fongicide optimale théorique (€/ha) sur escourgeon et orge d’hiver en fonction de la pression parasitaire attendue et sous plusieurs hypothèses du prix (13 à 21 €/quintal) – 53 essais
Au-delà du résultat donné par le modèle, il faut néanmoins rester attentif au fait que la protection fongicide a un effet marqué sur le calibrage. En conséquence, il serait hasardeux de ne s’en tenir qu’au simple calcul de rentabilité des fongicides sans penser qu’il faut assurer une production d’orges de qualité brassicole.
Budget alourdi avec une variété sensible
Plus une variété présente des écarts traités – non traités élevés, plus elle va justifier d’une protection d’un coût élevé. Par exemple, une variété qui présente un écart traité – non traité d’environ 10 q/ha, avec une hypothèse de prix de vente de 14 €/q, va justifier en moyenne d’une dépense de 39 €/ha.
Pour une variété très sensible et avec les mêmes conditions de vente, si la moyenne des dégâts observés est de 20 q/ha, alors la dépense optimale sera de 63 €/ha. En conclusion, la résistance variétale permet une économie théorique de 25 €/ha.
Source : Arvalis