Même si la culture ne couvre qu’une centaine de milliers d’hectares en France, de nouvelles variétés d’avoines noires ou blanches, d’hiver ou de printemps, viennent régulièrement enrichir le catalogue français. Retour sur les performances de 28 variétés récentes et de référence.
En 2019, près de 49 000 ha d’avoine d’hiver et 37 000 ha d’avoine de printemps ont été cultivés en France, des niveaux relativement stables depuis 10 ans. La culture se compose de variétés à grains noirs, dont le principal débouché est l’alimentation équine, et de variétés à grains blancs, destinées à la floconnerie et à l’alimentation animale.
De nouvelles variétés sont régulièrement inscrites au catalogue français. Depuis 2018, les avoines d’hiver ont accueilli trois nouveautés : deux noires (RGT Black Haras et RGT Black Pearl) et une blanche (KWS Snowbird). En avoine de printemps, ce sont trois nouvelles variétés à grains noirs (Celeste, KWS Balios et KWS Uranie) et une à grains blancs (KWS Opaline) qui ont franchi le cap de l’inscription depuis 2018. A noter que les inscriptions 2020 ne seront connues que dans les prochaines semaines pour les avoines de printemps alors qu’il n’y a pas de nouveauté cette année en avoine d’hiver.
Les caractéristiques agronomiques et technologiques des avoines sont évaluées par un réseau commun d’essais réunissant les variétés à l’inscription et en post-inscription. Les variétés d’avoine nue actuellement multipliées en France sont issues du catalogue européen ; elles ne sont pas testées dans ce réseau.
Au sommaire :
• Les variétés d’avoine d’hiver
• Les variétés d’avoines de printemps
Les variétés d’avoine d’hiver
DEUX NOUVELLES AVOINES NOIRES D’HIVER
Inscrite en 2019, RGT Black Haras est demi-précoce à épiaison. Son rendement est stable depuis trois ans. Elle se distingue par son excellent niveau de résistance à la rouille couronnée, se traduisant par les écarts de rendement les plus faibles entre parcelles traitées et non traitées fongicides.
Inscrite en 2018, RGT Black Pearl, variété demi-tardive, présente une productivité légèrement inférieure à la moyenne. Son profil agronomique est assez équilibré avec, en particulier, un assez bon niveau de résistance à la rouille couronnée.
Inscrite en 2014, Timoko est la variété d’hiver la plus multipliée en 2019. Malgré une relative contre-performance en 2015, son rendement reste proche de la moyenne. Cette variété demi-tardive à demi-précoce, assez résistante à la verse et à l’oïdium, a un profil agronomique plutôt équilibré, et son PS est d’un bon niveau.
Demi-tardive à demi-précoce, Black Beauty possède un potentiel de rendement élevé, à 104 % de la moyenne. Assez sensible à la rouille couronnée, ses pertes de rendement en l’absence de traitement fongicide sont un peu plus élevées que la moyenne. Son poids spécifique (PS) est inférieur de 2 points à la moyenne des variétés.
Demi-précoce, Calvaro affiche une productivité dans la moyenne. Assez courte sur paille, elle présente une assez bonne résistance à la verse. Assez sensible à l’oïdium et moyennement sensible à la rouille couronnée, ses pertes de rendement dans les parcelles non traitées sont néanmoins assez faibles. Son PS est bon.
Inscrite en 2000, Charmoise est demi-précoce à épiaison. Sa productivité se maintient au niveau des variétés plus récentes. Elle est, en revanche, assez sensible à la verse ainsi qu’à la rouille couronnée, et ses pertes de rendement sont parmi les plus élevées en conditions non traitées.
Inscrite en 2006, Une de Mai est une variété demi-précoce aujourd’hui dépassée par les variétés plus récentes sur le plan de la productivité (96 %). Assez résistante à l’oïdium mais assez sensible à la rouille couronnée, elle présente des pertes de rendement un peu plus élevées que la moyenne en conditions non protégées des maladies. Son PS est bon.
AVOINES BLANCHES D’HIVER : LES VARIÉTÉS RÉCENTES ONT DE BONS ATOUTS
Dernière inscription en avoine blanche d’hiver, KWS Snowbird a une productivité proche de la moyenne, stable depuis trois ans, avec un bon niveau de résistance à la rouille couronnée. Un peu plus haute que la moyenne, cette variété demi-précoce est assez sensible à la verse. Elle se distingue par un PS très élevé, d’un point supérieur à la moyenne des variétés.
Inscrite en Grande-Bretagne en 1991 puis en France en 2019 en prévision du BREXIT, Gerald est tardive. À 97 % de la moyenne, sa productivité est inférieure à celle des variétés plus récentes. Assez résistante à la verse, à l’oïdium et aux rouilles, elle présente un bon profil agronomique. Son PS, en revanche, est un peu faible.
Inscrite en 2005 mais toujours parmi les variétés d’hiver les plus multipliées en 2019, SW Dalguise est demi-tardive à demi-précoce. En conditions traitées, son rendement est légèrement supérieur à la moyenne mais, étant assez sensible à la rouille couronnée, elle a des pertes de rendement parmi les plus élevées en l’absence de protection fongicide. Son PS est un peu faible.
Avec 105 % de la moyenne, Vodka possède la productivité la plus élevée des avoines d’hiver. En situation non traitée, elle s’est montrée sensible à l’oïdium mais assez résistante à la rouille couronnée. Demi-tardive à demi-précoce, sa tenue de tige est assez bonne et son PS, assez élevé.
Figure 1 : Rendements pluriannuels des variétés d’avoine d’hiver
NB : Les conditions climatiques exceptionnelles du printemps 2016 ont conduit à retirer les résultats de cette année des synthèses pluriannuelles.
Tableau 1 : Caractéristiques des variétés d’avoine d’hiver
Les variétés d’avoines de printemps
UNE NOUVELLE VARIÉTÉ D’AVOINE NOIRE S’IMPOSE
Nouvelle variété demi-tardive à demi-précoce, Celeste présente le rendement le plus élevé du regroupement : 107 % en moyenne sur trois ans. En végétation, elle s’est montrée assez sensible à l’oïdium. Son PS est assez bon.
Demi-tardive, KWS Balios est une des avoines de printemps les plus multipliées en 2019. Depuis trois ans, son rendement reste proche de la moyenne. Résistante à l’oïdium et assez résistante à la verse et à la rouille couronnée, elle présente un bon comportement en végétation. Son PS est assez élevé.
Demi-tardive à demi-précoce, KWS Uranie associe une bonne productivité (avec 103 % en moyenne sur trois ans), de bons niveaux de résistance à l’oïdium et à la rouille couronnée, et un PS élevé.
Demi-tardive inscrite en 1996, Auteuil a une productivité très inférieure à celle des variétés plus récentes (90 %). Sa tenue de tige est assez bonne. Elle est résistante à l’oïdium, mais assez sensible à la rouille couronnée. Son PS est assez faible.
Demi-tardive, Corneil est en retrait sur le plan de la productivité. Assez résistante à l’oïdium, elle est par contre assez sensible à la verse et à la rouille couronnée.
Parmi les variétés d’avoine noire les plus cultivées il y a quelques années, Persik est aujourd’hui en perte de vitesse face aux variétés plus récentes. Sa productivité est dans la moyenne et son comportement agronomique reste assez équilibré, notamment vis-à-vis de l’oïdium et de la rouille couronnée.
Inscrite en 1999, Ranch affiche des rendements nettement en retrait par rapport à ses concurrentes plus récentes. En végétation, cette variété demi-tardive présente des défauts de comportement vis-à-vis de la verse et de la rouille couronnée. Son PS est assez faible.
Tardive, RGT Iliade affiche une productivité un peu en retrait de la moyenne (97 %). Mais elle apporte de la résistance à la verse et à la rouille couronnée.
Demi-tardive, RGT Vailla présente un potentiel de rendement dans la moyenne et son comportement vis-à-vis de la verse et des maladies est bon. Toutefois, son PS est inférieur de 2 kg/hl en moyenne par rapport à la moyenne des variétés.
Demi-tardive, Zorro a une productivité légèrement supérieure à la moyenne malgré une relative contre-performance en 2015. Elle est assez résistante à l’oïdium, mais assez sensible à la rouille couronnée.
LES AVOINES BLANCHES DE PRINTEMPS APPORTENT DE LA PRODUCTIVITÉ
Demi-tardive à demi-précoce, Albatros a une productivité élevée (104 % de la moyenne). Elle est résistante à l’oïdium et assez résistante à la rouille couronnée. Son PS est assez élevé.
Demi-tardive à demi-précoce, Duffy figure parmi les avoines de printemps les plus multipliées en 2019. Bien que sa productivité soit légèrement supérieure à la moyenne pluriannuelle des variétés, elle reste en retrait par rapport à la plupart des autres avoines blanches. Elle est sensible à la verse et assez sensible à la rouille couronnée. Son PS est assez élevé.
Demi-tardive à demi-précoce, Husky a une productivité élevée, à 104 % de la moyenne. Elle a une assez bonne tenue de tige et un bon niveau de résistance à l’oïdium. Elle est cependant assez sensible à la rouille couronnée. Son PS est assez élevé.
A 104 % de la moyenne, Keely a des rendements élevés. Un peu haute sur paille, elle est assez sensible à la verse. Cette variété demi-tardive est assez résistante à l’oïdium. Son PS est assez bon.
Nouvelle variété demi-tardive à demi-précoce, KWS Opaline affiche un bon niveau de rendement, à 104 % de la moyenne. En situations non traitées, elle s’est montrée assez résistante à l’oïdium et à la rouille couronnée. Elle se distingue par son PS supérieur de près de 3 kg/hl à la moyenne des variétés.
Demi-tardive, RGT Pleïade affiche des rendements élevés (103 %) et présente un assez bon comportement vis-à-vis de la verse et de la rouille couronnée, mais son PS est faible.
Figure 2 : Rendements pluriannuels des variétés d’avoine de printemps
NB : Les conditions climatiques exceptionnelles du printemps 2016 ont conduit à retirer les résultats de cette année des synthèses pluriannuelles.
Tableau 2 : Caractéristiques des variétés d’avoine de printemps