Blé dur : des applications de sortie d’hiver qui dévissent sur ray-rass

Sur blé dur, les herbicides antigraminées foliaire montrent des performances plus que limitées sur ray-grass dans les derniers essais. A proscrire donc en cas de résistance avérée aux produits inhibiteurs de l’ALS et de l’ACCase, pour éviter toute dépense inutile.

Cinq essais, mis en place sur deux années consécutives, sont conduits sur des parcelles rencontrant des dérives d’efficacité marquées lors des applications de sortie d’hiver. La sensibilité des populations de ray-grass aux produits inhibiteurs de l’ALS et de l’ACCase y est mise en doute.

Trois produits ont été évalués : Archipel Duo, Abak et Traxos Pratic.

Résistance aux inhibiteurs de l’ALS…

Dans quatre essais sur cinq, de fortes résistances aux inhibiteurs de l’ALS sont observées, avec des efficacités d’Archipel Duo et d’Abak inférieures à 10 % (figure 1). Seul l’essai de Milhaud (30) en 2016 présente un profil sensible avec 100 % d’efficacité pour Archipel Duo et 90 % pour Abak. À l’exception de cet essai, des applications sur de tels niveaux de résistance sont inutiles et à proscrire.

…Et aux inhibiteurs de l’ACCase

Avec Traxos Pratic dont l’efficacité varie de 10 à 62 %, les inhibiteurs de l’ACCase sont eux aussi touchés et ne suffisent pas pour contrôler les populations présentes dans ces essais. Dans ces situations en dérive, les applications d’automne affichent de meilleurs résultats que celles de sortie d’hiver défaillantes.
Figure 1 : Efficacité des applications uniques de sortie hiver (2 essais ray-grass 2015 et 3 essais ray-grass 2016) – Prix d’ordre indicatif

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Dans de telles situations en dérive, il est recommandé d’actionner un ou plusieurs leviers agronomiques au sein de la rotation afin de gérer au mieux les populations de ray-grass (labour, décalage de la date de semis, allongement ou changement de rotation…). En culture, il est primordial de passer dès l’automne afin limiter le développement des adventices.

Ludovic BONIN, Lise GAUTELLIER VIZIOZ (ARVALIS – Institut du végétal)

 

Mots-clés: