Bretagne – Orges de printemps : quelle protection mettre en œuvre ?

Les orges de printemps sont bien implantées et connaissent un développement favorable avec les pluies récentes. Reste à protéger le potentiel en place.

Lutte contre les maladies : tenir compte de la sensibilité variétale

La rhynchosporiose et l’oïdium sont les maladies les plus préoccupantes sur orges de printemps car elles sont présentes potentiellement en début de cycle. L’helminthosporiose domine moins le complexe parasitaire sur les orges de printemps depuis quelques années.

Les dégâts dus aux maladies sont en général atténués par la rapidité de croissance et de maturation de cette espèce. Ils sont généralement compris dans une fourchette de 5 à 15 q/ha selon les variétés. Les résultats expérimentaux enregistrés au cours des années passées ont montré l’intérêt d’adapter la protection fongicide à la sensibilité des variétés (tableau 1).

Dans le cas général, un traitement unique au stade dernière feuille étalée est suffisant, en particulier pour les variétés tolérantes à la rhynchosporiose, type RGT Planet.

Pour les variétés sensibles aux maladies telles que Sebastian et Explorer, une stratégie à deux traitements est nécessaire : le premier, au stade 1 nœud pour lutter contre la rhynchosporiose et l’oïdium, et le second, au stade dernière feuille étalée pour lutter contre l’helminthosporiose et la rouille naine.

Pour les variétés sensibles à la rhynchosporiose (KWS Irina, Sangria, LG Tosca et KWS Jessie…), il faudra envisager un premier traitement si la maladie est présente au stade 1 nœud.

Tableau 1 : Caractéristiques agronomiques des variétés d’orge de printemps


La rhynchosporiose est la maladie la plus préjudiciable sur orge de printemps.

Les exemples de programmes fongicides (figure 1) sont établis sur la base d’un prix de vente des orges de 16 €/q. La principale recommandation est d’alterner le plus possible les matières actives afin d’assurer la pérennité de leur efficacité.

Figure 1 : Exemple de programmes fongicides sur orge de printemps (liste de produits non exhaustive)

Pucerons aux stades précoces : attention à la JNO !

Au début de leur cycle de développement, les plantules sont sensibles à une éventuelle transmission de la jaunisse nanisante de l’orge (JNO). Plus les plantes sont jeunes au moment de l’inoculation, plus elles seront affectées par la maladie. Après tallage, les inoculations peuvent toujours avoir lieu via des pucerons virulifères, mais les symptômes seront nettement atténués et la nuisibilité potentielle n’a pas été mise en avant à ce jour. Passé le stade tallage, il est inutile d’intervenir.

Les recommandations pour appliquer un insecticide sont les mêmes que celles définies sur les céréales à l’automne : le traitement est recommandé jusqu’au stade tallage en présence de 10 % de plantes habitées par au moins un puceron, ou en dessous de ce taux, si les pucerons sont encore observés au bout de 10 jours.

Par ailleurs, contrairement au blé, les attaques de pucerons sur épis d’orge n’ont jamais été observées.

Lutte contre la verse : un risque surtout sur variétés sensibles

La lutte contre la verse est essentiellement conduite sur les variétés sensibles (Focus, Revanche, Leia) et moyennement sensibles (figure 2) lorsque le tallage est très important.
Le peuplement épis, composante très plastique sur les orges de printemps, est un paramètre déterminant du risque de verse. Ainsi, les tallages élevés constituent un signe précoce de risque à l’inverse des tallages modérés à faibles.

Dans les situations à risque, un traitement est suffisant, par exemple : Etheverse (0,5 l/ha) ; Arvest (0,8 à 1 l/ha) ; Terpal (0,8 à 1 l/ha)…

Figure 2 : Sensibilité des variétés à la verse

(source : essais ARVALIS et partenaires)

KWS Irina et KWS Fantex présentent une très bonne tenue de tige. Liberta, Sangria et les nouveautés KWS Chrissie et KWS Jessie présentent une bonne tenue de tige. Les autres variétés sont dans la moyenne.

Pour accroître leur efficacité et limiter la phytotoxicité du traitement, les applications sont à réaliser sur des cultures en bon état, correctement alimentées en azote et dans des conditions climatiques favorables : temps poussant, lumineux et sans forte amplitude thermique (écarts inférieurs à 15 – 20°C).

Il est nécessaire de tenir compte des conditions climatiques le jour de l’application mais aussi durant les 3 à 5 jours suivants celle-ci.