Centre – Céréales de printemps : surveiller les pucerons

Des pucerons sont observés dans certaines parcelles de céréales, en particulier dans celles présentant des symptômes de jaunisse nanisante de l’orge. Si leur présence n’est plus nuisible à ce stade pour les semis de l’automne, il n’en est pas de même pour les jeunes céréales implantées au printemps.

Les céréales à paille peuvent être colonisées à plusieurs époques par des pucerons de différentes espèces.

Sur jeunes plantules, que ce soit pour les semis d’automne ou de printemps, les pucerons – même en faible quantité – peuvent entraîner de forts dégâts suite à la transmission de virus. Les céréales sont d’autant plus affectées par la jaunisse nanisante de l’orge (JNO) que l’inoculation virale a lieu au début de leur cycle de développement. Sur les cultures de printemps, la vigilance est à porter en priorité sur les orges de printemps, plus sensibles que le blé tendre et le blé dur. Les parcelles semées en janvier sont encore en période de risque.

Au printemps, sur les semis d’automne, les populations de pucerons peuvent se développer sur les feuilles, parfois en quantité, sans que leur nuisibilité n’ait été mise en évidence. Seuls les pucerons qui passeront sur épis seront nuisibles : un diagnostic sera à faire à ce moment-là.

Les espèces de pucerons potentiellement présentes

Différentes espèces de pucerons peuvent actuellement être présentes dans les parcelles, avec parmi elles :
– Metopolophium dirhodum (puceron des feuilles de graminées) : ce puceron se développe essentiellement sur les feuilles au printemps et ne passe pas sur les épis. Dans nos travaux historiques, même lors de fortes pullulations au printemps sur céréales d’hiver, sa nuisibilité n’a jamais été mise en évidence. Sur jeunes plantules, ce puceron peut transmettre le virus de la JNO.

– Sitobion avenae : il se développe essentiellement sur épi mais peut coloniser le limbe des feuilles supérieures. Il n’y a pas d’élément, ni dans la bibliographie ni dans nos références historiques, qui indique que sa présence en quantité importantes sur feuilles entraîne forcément une pullulation sur épis. En revanche, ce puceron peut être porteur des virus de la JNO : vigilance donc pour les céréales de printemps.

– Rhopalosiphum padi : ce puceron se rencontre sur feuilles ou gaines, rarement sur épis. Sa présence sur feuilles au printemps est un risque seulement pour les jeunes céréales de printemps encore sensibles à l’infection JNO.

D’autres espèces vectrices constituent également un risque JNO sur les jeunes céréales à paille, comme par exemple Rhopalosiphum maidis, ou encore Schizaphis graminum (recensés à l’automne sur plantules d’orge).

Attention ! Myzus persiscae, le puceron vert de pêcher, n’est pas un vecteur de JNO. Très préjudiciable pour d’autres cultures, il est possible de l’observer sur céréales à paille mais ce puceron ne peut pas inoculer le virus de la JNO et n’a donc pas de nuisibilité directe reconnue sur ces cultures.

La répartition des différentes espèces sur le territoire n’est pas homogène. Elle subit des variations annuelles et saisonnières.

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Quand observer ?

Les journées ensoleillées prévues cette semaine seront d’une aide précieuse pour les observations. Toutefois, les températures annoncées étant fraîches, celles-ci sont à réaliser aux heures les plus chaudes.

Que faut-il faire ?

SUR CÉRÉALES D’HIVER

Ne rien faire. Une visite peu de temps avant l’épiaison est à prévoir.

SUR CÉRÉALES DE PRINTEMPS

Vis-à-vis des différentes espèces de pucerons vectrices de JNO, les recommandations sont à ce jour les mêmes que celles sur les céréales à l’automne. Le traitement insecticide est recommandé jusqu’au stade tallage en présence de 10 % de plantes habitées par au moins un puceron, ou en dessous de ce taux, si les pucerons sont encore observés au bout de 10 jours. Le rafraîchissement des températures n’est pas favorable à l’arrivée précoce des auxiliaires.

Pour en savoir plus sur les différentes espèces de pucerons, cliquez ICI.

Edouard BARANGER (ARVALIS – Institut du végétal)
Michel BONNEFOY (ARVALIS – Institut du végétal)
Delphine BOUTTET (ARVALIS – Institut du végétal)
Mathilde LEJARDS (ARVALIS – Institut du végétal)
Chloé MALAVAL JUERY (ARVALIS – Institut du végétal)
Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal)