Depuis quelques jours, des pucerons jeunes ou ailés sont signalés sur des maïs en cours de levée.
Cette année, l’hiver doux a été largement favorable à l’arrivée puis au maintien de populations de pucerons sur céréales à paille. Les populations étant abondantes, elles se déplacent actuellement dans les parcelles de maïs.
Observer sa parcelle pour connaître les risques
Il est important de déterminer l’espèce et le nombre de pucerons présents par pieds afin de décider d’une intervention. Pour rappel, il existe différentes espèces de pucerons sur maïs (tableau 1). La plus à craindre aux stades précoces de la culture est Metopolophium dirhodum. Ce puceron de couleur vert amande est d’autant plus dangereux que le maïs est jeune et stressé (stress hydrique par exemple) et que les individus sont présents en nombre.
Généralement observés sous les feuilles de la base, ces pucerons transmettent une salive toxique (toxémiase) à la plante, qui a pour effet de ralentir sa croissance.
Les feuilles les plus jeunes présentent alors des stries longitudinales fines, blanchâtres, qui ressemblent à des symptômes de viroses ; le cornet foliaire jaunit, et les feuilles prennent un aspect gaufré. Ces striures donnent un aspect jaunâtre à la parcelle. D’autres symptômes peuvent s’exprimer tels que l’enroulement des feuilles les plus jeunes. Elles se dérouleront difficilement et présenteront des déchirures à la base du limbe.
De la levée jusqu’à 4 feuilles, le maïs est très sensible aux attaques de pucerons. Pour Metopolophium dirhodum, l’application d’un aphicide est justifiée à partir de 5 pucerons par plante. Sur des stades plus avancés, les plantes peuvent supporter des infestations plus importantes : de 8-9 feuilles à l’apparition de la panicule, les plantes peuvent supporter de 100 à 200 pucerons. Attention cependant, en cas de forte sécheresse, ces seuils doivent être abaissés.
Tableau 1 : Seuil de nuisibilité pour les différentes espèces de pucerons présentes sur maïs
Des pucerons porteurs de viroses ?
Les trois principales espèces de pucerons observées sur maïs (tableau 1) sont également susceptibles de transmettre des virus (jaunisse nanisante de l’orge ou, plus rarement, mosaïque nanisante).En année normale, la nuisibilité de ces viroses sur maïs demeure relativement limitée, mais si le temps de résidence des pucerons est important (> 8-10 jours), la transmission précoce pourra se faire à un grand nombre de plantes. Elle pourrait alors avoir une incidence significative.