Le risque de verse dépend de plusieurs paramètres – la sensibilité de la variété, la densité de tiges et surtout le climat de l’année – facteurs qu’il faut prendre en compte afin de décider ou non d’appliquer un régulateur. Le point sur la situation de la région.
Cette année, le risque lié au climat est moins important que lors des deux campagnes précédentes. En effet, la montée de l’épi débute à une date normale, avec une durée du jour déjà importante. Lorsque la montaison démarre très tôt, sous jours courts comme en 2016, les plantes ont tendance à s’étioler avec un déséquilibre du ratio Carbone / Azote des tiges qui les fragilise. Nous ne sommes donc pas dans ce cas en 2017.
De plus, les biomasses produites en sortie d’hiver sont modérées cette année : le temps froid de décembre-janvier a limité la production de talles secondaires. Ce sont ces talles excédentaires, peu productives, qui augmentent le risque de verse. En effet, leur présence renforce la compétition pour la lumière entre tiges avec, là encore, un phénomène d’étiolement. Dans le contexte climatique de l’année, on observe peu de situations excédentaires en densité de tiges.
Reste la fourniture d’azote minéral par le sol, souvent élevée en sortie d’hiver cette année. Un stock élevé d’azote minéral du sol, disponible précocement, pourrait limiter le phénomène habituel de régression des talles surnuméraires qui exposent à la verse.
Toutefois, l’indicateur le plus pertinent pour évaluer le risque est bien la densité de tiges déjà en place à ce jour. Tant que celle-ci n’est pas excessive, une valeur élevée de reliquat d’azote minéral en sortie d’hiver ne préjuge pas d’un risque de verse accentué. Il conviendra simplement de bien ajuster la dose d’azote à apporter en intégrant le reliquat disponible, la minéralisation attendue au cours du printemps et surtout en pilotant l’apport d’azote en fin de montaison.
Nb : Dans une situation de reliquat élevé, il était toutefois important de ne pas renforcer le stock d’azote naturellement disponible par des apports d’engrais au tallage au risque de favoriser le maintien de tiges excédentaires.
Pour évaluer le risque, la grille ci-après permet de pondérer les différents facteurs. Chaque parcelle mérite une évaluation spécifique afin de prendre la bonne décision.
Figure 1 : Grille de risque de verse
Figure 2 : Sensibilité des variétés à la verse
Helene LAGRANGE (ARVALIS – Institut du végétal), Cynthia TORRECILLAS (ARVALIS – Institut du végétal)
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