La présence de charbon nu est encore signalée sur orge. Cette maladie, uniquement véhiculée par la semence, peut être efficacement combattue par des traitements de semences efficaces. Les derniers résultats d’essais confirment leurs performances.
La contamination des semences est interne (contrairement à la carie du blé) et non détectable à l’œil nu ou à l’odeur. Une analyse sanitaire est nécessaire en cas de risque suspecté sur les semences (présence d’épis charbonnés dans la parcelle ou les parcelles voisines à floraison).
La lutte contre le charbon nu de l’orge avec un traitement fongicide efficace est indispensable sur les parcelles de production de semences pour obtenir des graines saines.
Trois spécialités n’ont pas été mises en défaut à ce jour dans nos essais : Celest Orge Net, Raxil Star ou encore Rancona 15 ME (0,133 l/q). A noter que la spécialité Raxil Star, récemment homologuée par Bayer sur orge et avoine, est désormais uniquement commercialisée par Semences de France.
La spécialité Redigo (ou Gaucho Duo FS, avec un même apport de prothioconazole) présente une bonne efficacité (94 %, 7 essais), mais qui n’atteint pas celle des références précitées (100 %).
Face à un lot non indemne, à protéger également contre les pucerons vecteurs de la jaunisse nanisante de l’orge, il peut être envisagé de renforcer la lutte contre le charbon nu permise par Gaucho Duo FS en lui associant un autre traitement de semences à base de triazole (figure 1) ou encore d’associer Gaucho 350 à l’une des trois références à efficacité quasi-totale.
Figure 1 : Lutte contre le charbon nu de l’orge, 2 essais 2016 (Bretenières- 21)
Pour rappel, les traitements fongicides Celest Net et Celest Gold Net ne permettent pas de lutter contre le charbon nu. Avec l’apport supplémentaire de sedaxane (SDHI), Vibrance Gold affiche, lui, une bonne efficacité vis-à-vis du charbon nu mais elle n’est pas totale. Or, des cas de résistances aux SDHI ont été détectés depuis plus de 30 ans (carboxine, traitement Vitavax 200 FF). La résistance aux SDHI et toujours présente et peut être sélectionnée par les traitements donc l’activité est incomplète. Il convient donc de rester vigilant vis-à-vis de cette protection.
Nathalie ROBIN (ARVALIS – Institut du végétal)
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