Colza en souffrance : Bien évaluer le potentiel de la culture avant toute décision de retournement

Dans de nombreux secteurs, les conditions difficiles d’implantation du colza, dues au manque de pluie l’été dernier, ont fortement limité les levées : trous dans les parcelles, biomasses limitantes et densités parfois très faibles. Alors, conserver ou remplacer ? Il ne sert à rien de se précipiter, d’autant que retourner un colza est rarement rentable. Un diagnostic s’impose pour évaluer le potentiel réel de la culture en place avant de prendre toute décision de retournement.

Différents critères entrent en considération : le peuplement, la biomasse et le contexte de la parcelle (hydromorphie, enherbement, défaut d’enracinement, dégâts de ravageurs).

Estimez le potentiel de votre colza en fonction du type de sol, du peuplement et de la biomasse de sortie d’hiver (tableaux).

Un colza avec une densité comprise entre 5 et 10 pieds/m² et une très faible biomasse (< 100 g/m²) peut éventuellement n’être conservé en sol profond si aucun autre facteur aggravant est présent. En sol superficiel, il est préférable d’envisager son retournement, le potentiel de la culture ne sera pas suffisant.

A partir d’une densité de 10-15 pieds/m², la culture ne doit pas être, a priori, retournée ; tout dépendra de la présence de facteurs parcellaires aggravants (attaque sévère de ravageurs, enherbement…).

Au-delà d’une biomasse de 600 g/m², le colza doit être conservé.

Dans tous les cas, si la culture est conservée, la conduite du colza doit être adaptée au potentiel estimé. Il est inutile de surprotéger ou de surfertiliser des petits colzas.


Tableau 1 : Sol superficiel, contexte défavorable à la compensation

Tableau 2 : Sol profond, contexte favorable à la compensation

Si le diagnostic débouche sur la décision de remplacer le colza, toutes les cultures ne sont pas possibles. Rendez-vous dans un prochain article pour le raisonnement à suivre pour choisir la culture de remplacement adaptée à votre milieu.

Laurent JUNG (Terres Inovia), Véronique QUARTIER (Terres Inovia), Bernadette ROUX (Terres Inovia)

 

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