Chicago n’aime pas que d’autres places lui fassent de l’ombre. La Bourse de Chicago, 1ère place financière mondiale pour les produits agricoles, a annoncé le 20 juin le lancement de contrats à terme et options sur le blé de l’UE à partir du 12 septembre. Une concurrence pour Euronext à Paris.
« Ces contrats seront cotés sur le Chicago Board of Trade (CBOT) et soumis à ses règles et réglementations » mais ils seront « libellés en euros », « cotés base rendu Rouen » et physiquement livrables dans des silos en France, indique CME Group, maison-mère de la Bourse de Chicago. Chaque contrat représentera 50 t de blé UE aux spécifications de qualité fixées à un minimum de 10,5 % de protéine, 170 pour l’indice Hagberg. Concernant les points de livraison, « 12 entrepôts se sont portés candidats », d’après CME Group. La première échéance cotée sera décembre 2016 et sept échéances supplémentaires pourront être négociées. Ce lancement faisait l’objet de rumeurs depuis des mois mais n’avait pas encore été confirmé.
« Tout le monde va attendre de voir ce que ça donne », déclare Edward de Saint-Denis, de la société de courtage Plantureux et Associés. « Les gens vont regarder la liquidité du contrat : quand vous travaillez le blé, vous avez parfois besoin de rentrer et sortir rapidement de vos positions. Pour cela, il faut qu’il y ait beaucoup d’opérateurs », explique-t-il, estimant que le marché Euronext « fonctionne très bien » et que certains points techniques qui posaient problème ont été améliorés.
« CME a de l’expérience mais a aussi des échecs dans son histoire », rappelle pour sa part François Luguenot, responsable de l’analyse des marchés chez InVivo, évoquant le contrat à terme sur les céréales de la mer Noire lancé en 2012 puis rapidement abandonné.
Agra Presse