Le semis des cultures intermédiaires s’étale sur une période très longue : certains agriculteurs le positionne juste après la moisson, voire pendant et d’autres attendent la limite réglementaire mi-septembre. Chaque stratégie a ses avantages et limites.
Les semis très précoces bénéficient de l’humidité résiduelle à la récolte (ou des pluies suivant la récolte, en particulier cette année) et de jours longs ou sommes de température élevées pour croître. Semer très tôt est donc la stratégie permettant de viser les productions de biomasse les plus élevées.
Quelques difficultés peuvent cependant survenir : stress hydrique pendant la période estivale (on a échappé à ce risque pour l’instant !), manque d’azote disponible conduisant le couvert à présenter un rapport C/N élevé (mauvaise restitution d’azote à la culture, en cas de non-légumineuse), absence de possibilité de détruire les repousses avant le semis du couvert, risque de montée à graine de certaines adventices à cycle court. Les semis précoce de juillet ou tout début août conviennent à la majorité des espèces hormis celles à cycle rapide pouvant fleurir rapidement (ex : moutarde blanche).
Des semis un peu plus tardifs, proches des dates habituelles sur colza, facilitent la gestion de la parcelle. Ils permettent encore d’obtenir des biomasses assez élevées mais à condition de choisir des espèces adaptées et d’obtenir une levée rapide ! Les légumineuses deviennent « limites » sur ce créneau de date. Il faut notamment opter pour les espèces les plus vigoureuses (vesces, lentille…).
Sur des semis plus tardifs de début à mi-septembre, les sommes de températures deviennent réellement limitantes pour produire de la biomasse avant d’hiver. Des espèces peu gélives comme certaines graminées sont parmi les plus adaptées.
Téléchargez le tableau 1 : Adaptation des espèces de cultures intermédiaires aux dates de semis.
Jérome LABREUCHE (ARVALIS – Institut du végétal)