Inondations ou pas, les rendements des grandes cultures seront en baisse par rapport à ce qui était attendu. L’AGPB (producteurs de céréales à paille) a chiffré le 6 juin à «quelques quintaux » la baisse du potentiel de rendement céréalier à l’échelle nationale, suite aux récentes intempéries. « A l’exception des zones très touchées, on peut s’attendre à une baisse du potentiel de l’ordre de quelques quintaux », a indiqué à Agra Presse le syndicat céréalier, évoquant, outre l’engorgement de parcelles, un manque lumière et des phénomènes de verse. L’incidence des récentes intempéries n’est « pas très forte à l’échelle nationale », selon l’AGPB car « le potentiel de départ était très élevé ».
Arvalis a pour sa part chiffré les pertes de rendement en parcelles inondées, qui selon les stades de culture peuvent atteindre entre 30 et 100 %, essentiellement pour les blés de la zone Nord, 20 à 60 % surtout pour les orges d’hiver, selon une note du 2 juin. En cas d’immersion totale « supérieure à 3-4 jours, il y a fort à craindre que toutes les plantes périssent, ou qu’a minima la fertilité des épis soit très fortement affectée », avance l’institut.
Le même jour, le ministère de l’Agriculture a tablé sur des productions de colza et d’orge d’hiver en baisse, à cause de moindres rendements. « Selon les estimations au 1er juin 2016, la production de colza d’hiver se replierait de 3,7 % sur un an, sous l’effet de la baisse des rendements (- 4,9 %), dans un contexte de hausse des surfaces de 1,2 % », précise une note du ministère de l’agriculture, relevant que l’humidité favorise les attaques d’insectes, champignons et maladies, notamment dans le Nord-Est. « Le rendement de l’orge d’hiver s’établirait à 68,8 q/ha, en baisse de 4,2 q/ha sur un an » mais supérieur à la moyenne 2011-15. « La production diminuerait de 0,5 %, la hausse des surfaces compensant en partie la baisse des rendements. » Elle dépasserait de 23 % la moyenne quinquennale, marquée par d’importantes destructions dues au gel en 2012.