De l’oïdium mais pas d’inquiétude en région Champagne-Ardenne

oidium sur bleLes automnes doux sont souvent associés à l’apparition de symptômes d’oïdium sur les céréales d’hiver. La séquence climatique assez exceptionnelle que nous vivons actuellement n’échappe pas à la règle. Mais une intervention fongicide est inutile à ce stade.

Les blés les plus sensibles, comme Pakito par exemple, sont souvent porteurs d’oïdium, à des degrés différents selon les situations (date de semis, exposition de la parcelle, etc…).

Photo n°1 : Suite à un automne 2015 doux et plutôt sec, les variétés de céréales les plus sensibles présentent des symptômes d’oïdium sur les premières feuilles.

oidium

Inutile d’intervenir à l’automne

Au stade début tallage, une intervention fongicide spécifique anti-oïdium sur céréales n’est pas rentable, car son efficacité n’est pas démontrée : une série d’essais régionaux menés en 1996 et 1997 montre des gains de rendement du traitement à l’automne non significatifs (figure 1).

D’autres essais menés en 2006 dans la Marne, confirment ces résultats.

Figure 1 : Intérêt d’un traitement anti-oïdium à l’automne sur blé d’hiver à début tallage

anti-oidium

Vigilance accrue en sortie d’hiver

Même si le lien entre l’intensité des attaques d’oïdium à l’automne et celle constatée au printemps est loin d’être évidente, il convient de rester vigilant quant à l’évolution de la maladie.

Cette évolution sera conditionnée par le climat hivernal. L’oïdium est fortement pénalisé par des températures inférieures à 4°C et des pluies soutenues. Ces pluies dites « lessivantes » limitent la dissémination des spores d’oïdium en les entraînant au sol, où elles ne sont plus viables.

Par ailleurs, la pluie est, de manière générale, défavorable à la progression des épidémies d’oïdium, car les spores de ce parasite germent par un temps sec en journée et une forte hygrométrie nocturne, mais sans eau libre.

Pour mémoire, la nuisibilité globale de l’oïdium se situe en moyenne autour de 3 à 7 q/ha.

Si de nombreux symptômes persistent au printemps, il conviendra :
• d’intervenir tôt en sortie d’hiver, à partir du stade épis à 1 cm,
• de traiter avec des mélanges fongicides efficaces (meltop + nissodium, meltop + talendo),
• d’adapter les doses de fongicides à l’intensité de l’attaque.

Mais nous n’en sommes pas encore là…

Alexis DECARRIER, Mélanie FRANCHE, Philippe HAUPRICH (ARVALIS – Institut du végétal)