A l’automne, l’application de produits racinaires est parfois suivie par l’apparition de phytotoxicités, qui généralement inquiètent. Bien que ces phénomènes puissent être problématiques dans certaines conditions particulières, l’impact est moindre que des phytotoxicités de sortie d’hiver, les céréales à paille possédant un fort potentiel de compensation à ce stade précoce.
Dans les essais de la campagne de 2014/2015, les céréales ne présentent pas de symptômes importants et rédhibitoires en termes de phytotoxicité après les applications solos d’automne.
Selon les notations effectuées au sein des essais ray-grass (figure 1), c’est l’association triple Fosburi + Matara + Défi qui entraîne le plus de phytotoxicité en moyenne, néanmoins elle demeure la plus performante. Cette note plus élevée n’est pas surprenante, étant donné le nombre de substances actives apportées (4). De plus, la limite d’acceptabilité de 3 n’a pas été dépassée pour les 8 essais du réseau, l’hiver clément de la campagne dernière n’est pas étranger à ces bons résultats.
Figure 1 : Notations des phytotoxicités dans les modalités de prélevée ou post-précoce à T + 14 j – le seuil d’acceptabilité est de 3 (8 essais ray-grass)
Dans le cas d’un double passage à l’automne
Les programmes « tout automne » présentent eux aussi des profils acceptables, avec des notes moyennes inférieures à 2 (figure 2). Un essai cependant, celui de Sainte-Croix, se démarque, avec des notes supérieures à la limite d’acceptabilité fixée à 3 lors des premiers relevés. Cela s’explique par la typologie de la parcelle qui présente un sol hydromorphe, ce qui a accentué les symptômes de phytotoxicité, qui ont ensuite régressé en sortie d’hiver.
Figure 2 : Notations des phytotoxicités des modalités de programmes « tout automne » – le seuil d’acceptabilité est de 3 (7 essais ray-grass) – Note 1 à T2 + 14 j et note 2 en sortie d’hiver
Les bons résultats de l’ensemble de ces notations sont dus à la fois aux bonnes conditions climatiques rencontrées lors des traitements ; mais aussi à une absence d’hiver difficile et à de bonnes conditions de semis, primordiales pour éviter l’apparition des symptômes lors d’applications de prélevée.
L’emploi d’herbicides racinaires sous conditions
Pour les sols filtrants ou battants, il est recommandé de réduire les doses par rapport aux recommandations, quelles que soient les conditions climatiques.
Quels que soit les produits racinaires choisis, le traitement doit s’effectuer sur une culture bien enterrée, sans grains en surface, afin d’éviter des pertes de pieds importantes. En cas de prévisions de fortes pluies (plusieurs dizaines de millimètres), ou de fortes amplitudes thermiques avec des pics négatifs importants (inférieurs à -3, -5°C) dans les trois / quatre jours après traitement, il est préférable de reporter les applications.
Figure 3 : Rendements obtenus sur l’essai de Montboissier (28), selon le positionnement des applications herbicides et notations des phytotoxicités
Ludovic BONIN, Lise GAUTELLIER VIZIOZ (ARVALIS – Institut du végétal)