Le point sur le choix et le positionnement des solutions de désherbage en postlevée du maïs.
Pour réussir un traitement de postlevée, il faut :
• observer la flore adventice, déterminer les différentes espèces et le stade dominant de chaque espèce ;
• adapter les herbicides (substances actives, doses) à la flore présente, et les combiner dès que la flore est diversifiée ;
• positionner le traitement en fonction des prévisions météorologiques, pour garantir une bonne efficacité et minimiser le risque de manque de sélectivité vis-à-vis de la culture.
Quelles sont les conditions climatiques favorables au désherbage de postlevée ?
Les herbicides de postlevée utilisables en maïs contiennent pour la grande majorité d’entre eux des substances actives systémiques à pénétration racinaire et foliaire. Pour que ces produits soient pleinement efficaces, deux conditions doivent être réunies :
• le sol doit être humide pour favoriser l’absorption par les racines,
• le temps doit être poussant (hygrométrie élevée, températures douces) pour favoriser la croissance des plantes et donc le déplacement via la sève (la systémie) des matières actives dans les adventices.
Au-delà de l’efficacité, les conditions climatiques pendant les jours qui encadrent le traitement vont également conditionner le risque de voir apparaître des symptômes de phytotoxicité (tableau 1).
Les conditions climatiques annoncées pour les prochains jours (températures de saison, orages…) sont a priori favorables à une bonne métabolisation des herbicides et donc une bonne sélectivité.
Le stade du maïs a également son importance. Plus la plante est développée, plus elle offre une grande surface à la bouillie de pulvérisation. En conséquence, elle va absorber une fraction plus importante des herbicides appliqués. De plus la structure de la cuticule de la feuille du maïs évolue à partir de la septième feuille, celle-ci devenant plus facilement mouillable, ce qui facilite la pénétration des matières actives.
Tableau 1 : Impact des conditions d’application sur la sélectivité et l’efficacité des herbicides foliaires systémiques
A noter toutefois que la bentazone (Basagran SG, Benta 480 SL…), le bromoxynil (Emblem, Cadeli, Rajah…) et le pyridate (Onyx) sont trois matières actives à pénétration foliaire et à action uniquement de contact. C’est donc la qualité de la répartition de la bouillie sur la feuille qui conditionne leur efficacité. Dans ce cas-là, il faut veiller à traiter lorsque l’hygrométrie est élevée (pour éviter l’évaporation des gouttelettes et la cristallisation de la bouillie) et à garder un volume de traitement entre 80 et 150 l/ha en fonction du type de buse. Un manque de sélectivité de ce type d’herbicides se traduit par des brûlures sur les feuilles. Le risque augmente avec le nombre de feuilles de la culture.
Attention aussi aux associations avec des produits à formulations huileuses (OD) et/ou des adjuvants huileux, surtout sur des maïs au-delà de 6 feuilles.
Téléchargez la liste (non exhaustive) des produit de rattrapage pour les adventices classiques (pdf).