Les conditions de valorisation des engrais azotés sur maïs étaient très contrastées en 2016 dans les expérimentations. Dans les essais présentant des conditions propices à la volatilisation, les urées avec inhibiteurs d’uréase confirment leur intérêt par rapport à l’urée en granulés en surface.
En 2016, ARVALIS – Institut du végétal a évalué les performances des engrais azotés sur maïs sur cinq sites : Le Magneraud (17), Aubigny-sur-Nère (18) en partenariat avec UCATA, En Crambade (31), Audon (40), et Binas (41). Ils ont permis de comparer Nexen, Utec 46, Novius et Urée + Limus par rapport à de l’urée granulée 46. Deux apports ont été réalisés en surface, au stade semis – 4 feuilles puis à 8-12 feuilles, avec deux doses : dose totale prévisionnelle et dose totale prévisionnelle diminuée de 50 kg N/ha.
Les conditions de valorisation des engrais azotés dans ces essais ont été très variées, de bonnes à mauvaises : déficit de pluie après les apports provoquant de la volatilisation ammoniacale (Binas et Aubigny-sur-Nère) ou abats d’eau consécutif à l’apport provoquant du lessivage (Aubigny-sur-Nère). En conséquence, les performances des quatre urées additionnées de NBPT affichent des résultats très variables d’un essai à l’autre
Téléchargez les performances des urées additionnées d’inhibiteurs d’uréase observées dans les essais 2016.
Même s’il y a peu d’écart significatif, les tendances observées sur maïs confirment celles déjà mises en évidence dans notre réseau d’essais sur blé et plus généralement dans la bibliographie internationale : dans des conditions « volatilisantes » (pas de pluie consécutive à l’apport, vent…), ce type d’engrais permet de limiter la volatilisation par rapport à l’urée granulée ; il est donc plus efficace.
Peu de différence significative en pluriannuel
La synthèse pluriannuelle des essais menés depuis 2013 sur maïs ne permet pas de mettre en évidence de différence significative entre Novius, Utec 46, Urée + Limus et la référence urée granulée (figures 1). Rappelons que les conditions de valorisation des engrais azotés étaient particulièrement bonnes en 2013 et 2014, ce qui réduit les écarts de performance entre les produits.
En revanche, Nexen présente un gain significatif de rendement de 2,2 q/ha par rapport à l’urée granulée.
A noter que les performances de ces quatre produits ne sont pas comparables entre elles, dans la mesure où ils n’ont pas tous été évalués strictement dans les mêmes essais.
Figures 1 : Performances du Nexen, de l’Utec 46, du Novius et de l’urée additionnée de Limus comparés à l’urée granulée (à deux doses) – rendement et coefficients apparents d’utilisation (CAU) – synthèse des essais 2013 à 2016
Comparaison statistique des moyennes appariées (test de Student)
*** différence significative à 1% ; ** à 5 % ; * à 10 % ; NS Différence non significative
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Pour résumer, l’utilisation de ces produits semble présenter un intérêt, soit comme engrais de substitution à l’urée 46 dans les situations où cette forme est utilisée et présente des problèmes d’efficacité, soit comme une alternative à l’ammonitrate selon les stratégies de développement déterminées localement.
Baptiste SOENEN (ARVALIS – Institut du végétal)
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