Les résistances de l’helminthosporiose de l’orge aux SDHI et de la septoriose aux triazoles ont encore progressé en 2016. Pour maintenir des efficacités au champ satisfaisantes, la diversité reste le maître-mot de la protection fongicide. Le point avec la note commune 2017.
Retrouvez dans cette note, corédigée par l’INRA, l’ANSES et ARVALIS – Institut du végétal, l’état des résistances aux fongicides utilisés pour lutter contre les maladies des céréales à paille et les recommandations pour limiter leur développement et maintenir une efficacité satisfaisante des solutions disponibles.
La recommandation de limiter l’utilisation des SDHI à une seule application par saison est maintenue sur toutes céréales à paille.
Helminthosporiose de l’orge : la situation évolue encore
A l’issue de la campagne 2016, la proportion de souches d’helminthosporiose de l’orge résistantes aux SDHI est toujours en progression. Elles représentent désormais l’essentiel des populations françaises et européennes.
Sur cette maladie, il est toujours recommandé d’associer les SDHI avec des fongicides efficaces présentant d’autres modes d’action (en particulier prothioconazole ou cyprodinil), tout en limitant à une seule application par saison le recours aux SDHI.
Septoriose : rien d’alarmant dans l’immédiat pour les SDHI, davantage d’inquiétude pour les triazoles
Du côté de la septoriose, la fréquence des souches les plus résistantes aux IDM a pratiquement doublé en 2016. Elles représentent désormais plus de 40 % de la population. Parmi les triazoles, l’époxiconazole, le prothioconazole et le metconazole demeurent les plus efficaces mais leurs performances sont insuffisantes même s’ils sont associés à d’autres triazoles. Leur activité sur septoriose doit donc être complétée avec de préférence un fongicide multisite (chlorothalonil, folpel, mancozèbe) ou un SDHI, voire du prochloraze dans les régions au sud de la Loire où ce dernier est le mieux valorisé.
Par ailleurs, l’introduction d’un multisite dans les programmes de traitement est recommandée dès la première application visant la septoriose.
Pas d’évolution de la résistance aux SDHI en France
Quant aux phénotypes résistants aux SDHI, ils ont été détectés ponctuellement et à faible fréquence en France pour la deuxième année consécutive. En revanche, leur fréquence semble en augmentation sensible chez nos voisins européens, notamment en Irlande et en angleterre.
Dans ce contexte, il n’y a pas lieu de craindre pour l’efficacité de cette famille chimique en pratique pour 2017 en France. Mais la situation de nos voisins incite à maintenir une pression de sélection aussi faible que possible sur ce mode d’action, légitimant la recommandation de n’utiliser les SDHI qu’une seule fois par saison.
Téléchargez la note commune INRA / ANSES / ARVALIS – Institut du végétal 2017 pour connaître l’état des résistances et les recommandations associées, maladie par maladie.
Claude MAUMENE, Jean-Yves MAUFRAS, Gilles COULEAUD (ARVALIS – Institut du végétal)
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