La majorité des céréales de la région aura atteint le stade épi 1 cm à la mi-avril. Même si le risque verse est actuellement modéré, il est recommandé de l’évaluer à la parcelle notamment sur les variétés sensibles. Car ce sont les conditions climatiques entre le stade épi 1 cm et 1-2 nœuds qui seront déterminantes sur le risque final.
Le risque verse est principalement déterminé par la sensibilité variétale, la densité de tige, la nutrition azotée en début de cycle (tableau 1) ; et surtout la précocité de l’année et les conditions météorologiques pendant la montaison.
Tableau 1 : Grille d’estimation du risque de verse à la parcelle
- Cette année, les parcelles ont tallé correctement et les peuplements sont moyens à élevés : autour de 700-800 et jusqu’à 1000 tiges à plus de 3 feuilles au stade épi 1 cm (tableau 2). Pour l’instant, le peuplement est largement suffisant pour atteindre le potentiel maximal. En revanche, certains semis tardifs de novembre/décembre ont souffert des excès d’eau de l’hiver puis du froid de février/mars ce qui a limité leur tallage.
Tableau 2 : Comptages de tiges à plus de 3 feuilles au stade épi 1 cm sur quelques variétés des plateformes d’essais
- Concernant l’alimentation azotée, il n’y a pas d’excès précoce compte tenu des très faibles reliquats dans la plupart des situations et de la reprise de végétation plutôt tardive cette année.
• En ce qui concerne les conditions climatiques, la montaison débute en jours longs où le rayonnement est plus important. Toutefois, les conditions sont assez pluvieuses et couvertes pour l’instant.
• La sensibilité variétale est également un facteur important à prendre en compte (tableau 3).
Tableau 3 : Notes de sensibilité variétale à la verse
En conclusion, le risque verse est actuellement modéré. Les conditions climatiques entre le stade épi 1 cm et 1-2 nœuds seront déterminantes sur le risque final car elles jouent sur l’élongation des tiges. Des températures fraîches, la pluie et le manque de rayonnement accentueront le risque verse. A l’inverse, un temps poussant plutôt sec et ensoleillé abaissera ce risque. Les applications de régulateurs seront d’autant plus efficaces qu’elles seront réalisées en bonne condition, sans amplitude thermique et avec un temps poussant. Par exemple, un Cycocel réalisé fin mars en condition fraîche n’a probablement pas servi à grand-chose à l’inverse d’applications réalisées le week-end du 7-8 avril, très doux et ensoleillé.
Anne-Sophie COLART (ARVALIS – Institut du végétal)
Thierry DENIS (ARVALIS – Institut du végétal)
Elodie GAGLIARDI (ARVALIS – Institut du végétal)