Un éventail de solutions fongicides est actuellement disponible pour optimiser le contrôle de l’helminthosporiose de l’orge. Lors de la dernière campagne, les spécialités testées en T1 ou T2 affichent de très bonnes efficacités, supérieures à 80 %, à la faveur de l’arrivée tardive et progressive de l’helminthosporiose.
Trois essais ont été réalisés dans l’Eure, l’Indre et le Tarn, avec un programme à deux applications sur variétés sensibles. Le premier traitement a été réalisé au stade premier nœud (Z31), tout début avril, tandis que le second est intervenu à la sortie des barbes (Z39), à la fin du mois.
La maladie s’est développée lentement pour atteindre un fort niveau fin mai, soit environ un mois après le T2.
Pour chaque application, les doses représentent 40 à 75 % des doses homologuées. Le coût des programmes varie autour de 75 €/ha réparti entre un T1 à 25 €/ha et un T2 à 50 €/ha.
Dans les parcelles témoins, le niveau de maladie atteint en moyenne 35 % et le rendement s’élève à 84,2 q/ha.
Des T1 comparables
Différents T1 ont été comparés à la référence Unix Max 0,7 + Meltop 500 0,35, avec un T2 identique (Aviator Xpro).
Le programme de référence procure une efficacité de 91 % et permet d’obtenir un rendement de 100,4 q/ha : ces résultats sont d’un très bon niveau par rapport aux autres solutions avec SDHI.
Quant à Qualy associé à Bumper P, cette association est en tendance un peu moins efficace que la référence. Toutefois, les rendements sont identiques.
Figure 1 : Efficacités sur H. teres et rendements de différentes spécialités testées en programme au T1 au stade Z31 (T2 identique = Aviator Xpro 0,75 l au stade Z45) – 3 essais (27, 36, 81)
Très bons résultats avec une strobilurine en T1
L’intérêt d’intégrer une strobilurine au T1 a été étudié avec une application d’Acanto Prima à 0,8 kg/ha (picoxystrobine + cyprodinil). Sans être statistiquement différents, les résultats sont de très bons niveaux – à l’instar de 2014 – puisqu’il s’agit de l’une des meilleures spécialités commerciales mises en comparaison. A cette dose, Acanto Prima apporte 30 g de cyprodinil de plus qu’Unix max à 0,7 l. Mais c’est la présence de strobilurine qui fait davantage la différence.
Notons que les programmes testés dans cette dernière série respectent les recommandations permettant de limiter les risques de développement de résistance, en ayant recours à la diversité et l’alternance des substances actives.
Les SDHI incontournables en T2
Sur la base d’un T1 identique (Unix Max + Meltop 500 ), plusieurs modalités à base de SDHI ont été testées en T2.
La comparaison Aviator Xpro versus Librax donne en tendance l’avantage au premier, sur le plan de l’efficacité comme du rendement. En associant Comet 200 à Librax un peu moins dosé que précédemment – 0,75 l au lieu de 0,9 l -, l’ajout d’une strobilurine, permet d’améliorer les performances de l’application.
Ceriax, prêt à l’emploi et proche dans sa composition du mélange précédent, donne des résultats également d’un très bon niveau.
Figure 2 : Efficacités sur H. teres et rendements de différentes spécialités testées en programme au T2 au stade Z45 (T1 identique = Unix Max 0,7 + Meltop 0,35 au stade Z31) – 3 essais (27, 36, 81)
Et des strobilurines en T2 ?
La comparaison Aviator Xpro + Acanto avec Variano Xpro penche en faveur du mélange extemporané contenant la picoxystrobine plutôt que l’association à base de fluoxastrobine. Tout laisse à penser que la dose de Variano Xpro étudiée – 1,2 l – est un peu faible pour rivaliser avec les meilleurs produits. La spécialité se positionne comme techniquement équivalente à Aviator Xpro (et peut être économiquement, le prix n’étant pas encore connu).
Notons le petit plus apporté par Acanto sur une base d’Aviator Xpro, déjà perçu dans la série T1 avec Acanto Prima.
Figure 3 : Efficacités sur H. teres et rendements de différentes spécialités testées en programme au T2 au stade Z45 (T1 identique = Unix Max 0,7 + Meltop 0,35 au stade Z31) – 3 essais (27, 36, 81)
Aurélie LECLERE, Jean Yves MAUFRAS (ARVALIS – Institut du végétal)