Dans les régions où l’helminthosporiose est endémique et peut présenter une forte nuisibilité, le choix d’une variété de maïs peu sensible à cette maladie reste un moyen de lutte incontournable. Retrouvez le classement des variétés intégrant les résultats 2014.
L’helminthosporiose (Exserohilum turcicum) est endémique en Alsace, dans l’ouest de la Bretagne, dans le sud de l’Aquitaine et en Vallée de l’Isère. Cette maladie du feuillage a besoin de chaleur et d’humidité pour se développer. Sa nuisibilité potentielle, en cas de développement précoce, justifie non seulement la mise en œuvre de moyens agronomiques (gestion des résidus et travail du sol), mais aussi la prise en compte de la sensibilité des variétés.
La synthèse pluriannuelle des sensibilités variétales a été réactualisée avec les résultats des essais 2014. Les symptômes ont été plus rares ces dernières années dans les régions des variétés demi-précoces C2 à très tardives, généralement plus tolérantes que les précoces. Par conséquent, l’actualisation des références de comportements à l’helminthosporiose porte sur les variétés très précoces à demi-précoces.
Téléchargez les notations mises à jour pour :
• les variétés très précoces
• les variétés précoces
• les variétés demi-précoces
Des différences de sensibilité des variétés
Il existe des différences entre hybrides, mais la tolérance à l’helminthosporiose est aussi toute relative, car, sous la pression de la maladie, les tissus âgés finissent par laisser progresser les nécroses. Au sein d’un même groupe de précocité, les variétés les plus précoces ont tendance à présenter des symptômes plus tôt que les plus tardives qui présentent un « âge physiologique » proportionnellement moins avancé. Au-delà de ces effets de précocité, les différences de sensibilité s’expliquent par des différences de début d’installation et de vitesse de progression des symptômes. Par ailleurs, les spécificités des souches entre les régions peuvent conduire à des différences d’expression des symptômes entre variétés.
Quelques précisions méthodologiques
Cette synthèse pluriannuelle repose sur des notations effectuées dans :
• les essais du réseau de post-inscription, de 2007 à 2014,
• des essais spécifiques réalisés par ARVALIS – Institut du végétal en Bretagne en contamination naturelle renforcée,
• les essais CTPS de 2007 à 2013 (Source GEVES).
Des notations de surfaces foliaires nécrosées
Les notations sont réalisées :
• sur l’ensemble des plantes du ou des rangs centraux des essais en petites parcelles, en se situant sur le rang à au moins 1 m de l’allée.
• à au moins une date en cours de progression de la maladie. Généralement les expérimentateurs effectuent 2 à 3 notations, comme cela est recommandé afin d’acquérir des informations de cinétique et de s’assurer que les symptômes ne sont ni trop précoces, ni trop développés (avant que les dessèchements se généralisent).
• en attribuant des notes d’intensités de dégâts de 0 (absence de symptômes) à 10 (dessèchement de 100 % de la surface foliaire).
Le traitement statistique des données
Les essais retenus dans les synthèses ont fait l’objet de validation sur des critères de précision et d’aptitude à discriminer les différences entre variétés (amplitude entre les notes minimales et maximales). Lorsque les essais comportent plusieurs dates de notations, des moyennes de notes ont été calculées entre les stades de symptômes les plus pertinents.
Les notes ont été estimées par ajustements statistiques avec le modèle linéaire mixte du logiciel « R » où l’effet « variété » est considérée comme le facteur fixe et l’effet « lieu*année » est le facteur aléatoire. Les calculs ont été effectués par groupe de précocité. Comme les listes variétales sont glissantes entre années (matrice incomplète) sur les séries historiques d’essais analysés, des règles d’introduction dans les ajustements ont été appliquées, à savoir au moins 3 essais avec des données par variété et au moins 3 variétés avec des références par essai. Les notes qui correspondent à des pourcentages de surfaces de feuilles nécrosées ont été transformées en « arc sinus racine carrée ». Le modèle a permis d’estimer pour chaque variété un écart à la moyenne générale ainsi que son intervalle de confiance (seuil alpha retenu de 20 %). Les estimations ont été ensuite été exprimées en notes selon l’échelle de notations initiales.
L’amplitude des intervalles de confiance représentent, compte tenu de la matrice incomplète utilisée (pas les mêmes variétés dans tous les essais valorisés au sein d’un groupe de précocité), surtout la précision de l’information liée au nombre de notations intégrées dans les calculs. Un grand nombre de références de base participe à une bonne puissance de l’estimation, alors que ce n’est pas le cas pour les variétés qui ne bénéficient pas d’autant de données.
Josiane LORGEOU (ARVALIS – Institut du végétal)