Tout comme les céréales, les adventices ont profité des conditions climatiques de ce début d’hiver pour se développer. Les stades sont parfois avancés pour la saison : tallage pour les graminées type vulpin/ray-grass ou 5-6 feuilles (voire plus !) pour certaines dicotylédones type véroniques ou matricaires.
Même si les conditions climatiques ont été favorables aux interventions d’automne, de nombreuses parcelles n’ont pas été désherbées ou bien quelques adventices sont passées au travers de l’application.
Or, les conditions climatiques prévues pour les jours qui viennent sont favorables à l’efficacité et la sélectivité des herbicides de sortie d’hiver. Les températures, pour les sulfonylurées antigraminées, ne doivent pas être trop négatives (minimum à -2°C environ). Les amplitudes thermiques ne sont pas trop à craindre à cette période de l’année. Pour les antigraminées foliaires (Axial Pratic et Traxos Pratic notamment), les températures doivent être positives, aux alentours de 8°C minimum. Ces conditions seront réunies dans les jours qui viennent, il convient donc d’en profiter afin d’optimiser son désherbage, d’autant plus que les stades des adventices sont avancés.
Quels herbicides choisir ?
Sur blé tendre, les spécialités classiques détaillées ci-dessous sont utilisables (en fonction des cibles : vulpin ou ray-grass) :
Sur orges d’hiver, les solutions antigraminées sont moins nombreuses, avec seulement Axial Pratic et/ou les bases Lexus :
Sur dicotylédones, le raisonnement est similaire. Sur véroniques et pensées, les désherbages d’automne sont généralement très efficaces, et les rattrapages sur ces adventices seront généralement peu fréquents. Toutefois, en cas d’impasse à l’automne, les bases Picotop en SH seront essentielles, d’autant plus que les spécialités à base d’ioxynil ne sont plus possibles (Foxpro D+, Brennus+, etc…) depuis décembre 2015.
Elles pourront être complétées par du tritosulfuron et/ou florasulame pour élargir et compléter le spectre (Biathlon, Canopia). Sur d’autres flores plus spécifiques, telles les coquelicots seuls, les dérivés auxiniques trouveront leurs places ou bien les sulfonylurées.
La dose est bien entendu à adapter à la situation, le tableau ci-dessous reflétant les stades les plus avancés.
Attention toutefois sur certaines flores que l’on sait présentes au niveau de la parcelle, sur lesquelles il convient d’attendre : c’est le cas par exemple sur ombellifères, folle avoine qui peuvent être tardives, et dans une moindre mesure le gaillet. Ici, sauf densités très fortes, une application spécifique sera réalisée plus tardivement.
Ludovic BONIN, Lise GAUTELLIER VIZIOZ (ARVALIS – Institut du végétal)
Mots-clés: