Même si les prix ne sont pas terribles, il ne faut pas garder les blés dans les silos.
Tel est le message général envoyé aux agriculteurs de la part des coopératives et de FranceAgriMer. Faute de quoi les stocks risqueraient d’être pléthoriques et de provoquer des baisses de prix drastiques. « Il est important de fluidifier le marché, même si les prix ne sont pas très bons », déclarait Rémi Haquin, président du conseil spécialisé céréales le 9 décembre. « 5 Mt en stock de report serait très difficile » pour la campagne suivante. « 3,4 Mt ont été exportées en cinq mois, soit -3 % d’une campagne à l’autre, affirme Olivia Le Lamer, chef de l’unité grandes cultures chez FranceAgriMer. Un retard qui ne semble pas considérable mais il y a beaucoup plus de marchandise. » Le même jour, la coopérative Axéréal mettait en garde les agriculteurs qui spéculent à la hausse des prix. « Notre message, lors des AG de région, c’est : “vendez des céréales” », affirmait en conférence de presse Jean-François Loiseau, président du groupe coopératif. Spéculer est devenu trop risqué aujourd’hui. Ou alors sur maximum 30 à 40 % » de la récolte.
D’après ces estimations, il y aurait « 30 à 50 % de marchandises en ferme dans les grandes régions céréalières ». C’est beaucoup, mais ne pas profiter de toute opportunité de vente risquerait d’aggraver la situation. D’autant que les perspectives de semis laissent prévoir une forte récolte l’an prochain. « La faiblesse des prix ne semble pas avoir affecté les intentions de semis » de blé pour l’an prochain, qui atteignent un niveau jamais vu depuis 1934, annonce Rémi Haquin. Les excellentes conditions météo actuellement, ainsi que la bonne récolte de cet été, ont incité les agriculteurs à semer de nouveau beaucoup de blé.
Agra