Les légumineuses ont des rendements bien plus variables en Europe qu’en Amérique, constate l’Inra (Institut de la recherche agronomique) dans une analyse qui a porté sur 53 ans d’histoire de légumineuses (fèverole, haricot, lentille, lupin, soja, pois, etc.) et non légumineuses (blé, colza, maïs, orge, pomme de terre, etc.). Est-ce pour cela qu’elles sont davantage cultivées outre-Atlantique ? Les chercheurs se gardent bien d’en tirer des conclusions simples. D’autant que les rendements varient grandement selon les régions et les espèces « ce qui peut s’expliquer par des bio-agresseurs, des systèmes de culture ou des pédo-climats différents ».
« Malgré leur intérêt agronomique, les légumineuses sont nettement moins cultivées en Europe » avec moins de 2 % des surfaces en grandes cultures contre plus de 15 % en Amérique du Nord et 26 % en Amérique du Sud, affirme l’Inra. « Les agriculteurs européens considèrent souvent ces cultures trop risquées du fait, semble-t-il, de leurs rendements plus variables. » D’après l’étude, le lupin présente une variabilité 5 à 45 fois plus élevée que celle du blé dans trois quarts des régions européennes (Nord, Est et Ouest). En Europe du Sud, le haricot est la légumineuse aux rendements les plus variables suivi par le soja. A l’inverse, la féverole est l’espèce la plus stable en Europe du Sud et de l’Ouest, le soja en Europe de l’Est et le pois en Europe du Nord. Outre-Atlantique, les écarts entre légumineuses et non-légumineuses sont bien plus faibles. En Amérique du Nord, seules trois espèces de légumineuses (lentille, pois et arachide) présentent une variabilité plus élevée que celle du blé, elles ne sont plus que deux en Amérique du Sud (arachide et vesce).
Agra Presse