Maïs : c’est parti pour les semis !

Une fenêtre climatique favorable semble s’ouvrir cette semaine pour les semis de maïs, qui ont déjà débuté dans le sud de la région. On est dans les temps et rien ne presse. Quelques recommandations avant de sortir son semoir.

 

Figure 1 : Des prévisions météo favorables sur la période du 16 au 25 avril

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Soigner la préparation du lit de semence

Le semis est une étape essentielle pour la réussite de la culture : 50 % du rendement se détermine au moment du semis !

Il est préconisé d’attendre un ressuyage du sol en profondeur (diagnostic à la bèche) et d’adapter le travail du sol à chaque parcelle. Le système racinaire du maïs est « paresseux » et n’aime pas les obstacles, il est donc essentiel de limiter les phénomènes de compaction et de ne pas provoquer de lissage avec la multiplication des interventions. Ainsi, la préparation du lit de semences est à soigner, afin d’obtenir une terre ameublie en profondeur, rassise sans être trop affinée en surface, avec quelques mottes pour éviter l’apparition de phénomènes de battance.

Ensuite, la graine est à implanter à une profondeur régulière, d’environ 4-5 cm, pour assurer une levée synchrone et régulière. L’objectif est de viser 100 000 plantes par hectare pour une récolte en fourrage, et 95 000 plantes par hectare pour une récolte en grain. Les pertes à la levée sont alors à prendre en compte pour déterminer la densité de semis – en général 4 à 8 % selon les conditions de levée.

Pour les situations à risque taupins, soit la semence est protégée Sonido, soit il faut prévoir une protection de la graine et de la jeune plantule en microgranulés dans la raie de semis. Pour plus de renseignement, retrouvez le guide « Choisir & Décider – Préconisations régionales 2018 ».

Quelques recommandations pour esquiver les attaques de corvidés

Sur maïs, les attaques de corvidés ont essentiellement lieu autour du semis et de la levée, voire au-delà du stade 4 feuilles. En réalité, il n’existe pas de solution miracle.

La première protection consiste à éviter d’attirer les oiseaux notamment lors du semis. Plusieurs précautions sont à prendre : éviter un semis décalé dans le temps par rapport aux parcelles environnantes ou un semis très proche du travail du sol, bien contrôler la profondeur de semis et ne pas laisser de graines en surface. Un semis au-delà de 5 cm de profondeur peut être préjudiciable à la qualité de la levée et n’éloignera pas les corbeaux…

Il existe des traitements de semences répulsifs à base de thirame ou de zirame. Leur efficacité reste moyenne et est très variable selon le contexte. Elle est insuffisante face à des attaques importantes.

Enfin, la mise en place des systèmes d’effarouchement est possible : canon à gaz, cerf-volant… mais leur efficacité reste toute relative également.

Partir du bon pied avec un désherbage de prélevée

Les applications de prélevée sont à réaliser le plus tôt possible après le semis, de façon à bénéficier des conditions favorables de la préparation du lit de semences. En effet, l’humidité du sol est le premier facteur d’efficacité des herbicides racinaires. Ces applications visent en priorité les graminées, dans le cadre d’un désherbage en deux passages.

Appliquées sur sol sec, les matières actives seront moins performantes mais pourront se réactiver avec le retour de la pluie, certaines étant plus sensibles que d’autres. L’idéal est d’avoir des précipitations de 10 à 15 mm dans les 10 jours qui suivent le désherbage.

A noter que toutes les spécialités commerciales utilisables en prélevée sont aussi utilisables en postlevée précoce. Dans ce dernier cas, certaines conditions de sol (humidité), et de développement des adventices (stade très jeune) doivent être réunies pour une bonne efficacité.

La fertilisation starter assure une levée homogène

Un engrais starter au semis permet de répondre aux besoins de la jeune plante en phosphore. Il se traduit généralement par une meilleure vigueur au départ et une meilleure homogénéité de la levée. Il peut même avoir des effets bénéfiques sur le rendement et la maturité à la récolte. Le phosphore est l’élément le plus important à prendre en compte pour raisonner son choix de fertilisation starter. Cet engrais a plus de chance d’être efficace si le sol est peu pourvu en phosphore, si le semis est précoce, ou si le sol est froid.

L’apport peut se faire à l’aide du circuit fertiliseur dont dispose le semoir. Il peut prendre une forme solide (18-46 classique) ou liquide (type 14-48). Il est recommandé d’apporter 120 kg/ha de 18-46 (ou 120 l/ha de 14-48) pour assurer un bon effet starter, tout en évitant des irrégularités de répartition sur la ligne, ceci étant surtout vrai pour les engrais solides. Les apports sont à positionner 4-5 cm sous le niveau de la graine et à 4-5 cm de la ligne de semis.

Remarque : pour assurer le bon positionnement de l’engrais par rapport à la ligne de semis, veillez à contrôler au moins une fois par campagne la distance des socs fertiliseurs à la ligne de semis.

Si le semoir ne dispose pas d’équipement spécifique, des microgranulés starter peuvent être appliqués au semis en utilisant la caisse insecticide. La localisation de ces microgranulés se fait directement dans la raie de semis. Leur formulation les rend en effet compatibles avec cette pratique, sans risque d’intoxication pour la culture. Aux doses préconisées, moins de phosphore qu’un 18-46 sont amenés et l’effet est intermédiaire entre un engrais starter et un témoin sans engrais starter. Les microgranulés starter ont l’avantage de représenter des volumes plus faibles à l’hectare (20 à 25 kg/ha selon les produits) mais restent coûteux. En sol peu pourvu en phosphore, ils doivent impérativement être accompagnés d’un apport en plein.

Anne-Sophie COLART (ARVALIS – Institut du végétal)