Le climat très chaud et sec de cette campagne place 2015 parmi les années exceptionnelles. Aujourd’hui, les maïs sont globalement en avance mais les parcelles présentent une grande hétérogénéité de développement. Où en est-on en termes de maturité pour différents sites ?
Sur l’ensemble de la région, 2015 se rapproche de la situation vécue en 2003 tout en observant un cumul de températures moins important et des précipitations moins fréquentes.
Des cumuls de températures globalement au-dessus des normales
En moyenne pour un semis du 10/04, on comptabilise +130DJ en région Centre et Ile-de-France, +160DJ en Bourgogne, +200DJ en Limousin et +260DJ en Auvergne. Les zones les plus touchées se situent dans le Puy-de-Dôme et en Haute-Loire. Ces écarts évoluent en fonction de la précocité des semis (l’écart diminue de 40DJ en moyenne pour des semis début mai).
A ces écarts à la médiane remarquables, s’ajoutent des pics de chaleur sur de plus ou moins longues périodes. Ainsi le Puy-de-Dôme a vécu des pics de chaleur supérieurs à 35°C s’étalant sur 12 à 15 jours. Dans les régions Centre, Ile-de-France, cette période s’étale sur 4 à 8 jours. Généralement le nombre de jours supérieur à 35°C augmente en fonction d’un gradient Nord-Ouest/Sud-Est.
Après un mois de juillet très sec, les pluies d’août ont permis d’améliorer l’état hydrique des parcelles. Pour un semis du 10/04, on enregistre un déficit moyen de -45 mm en région Centre, -80 mm en Ile-de-France et -100 mm en Auvergne. Ces écarts se sont formés à 60 % pendant les mois de juin, juillet et août.
Des avancements de stade très variés
Ces conditions climatiques difficiles ont eu une forte incidence sur le développement et la gestion des maïs. L’hétérogénéité observée entre parcelles et au sein des parcelles est plus ou moins importante en fonction des situations (irrigué ou non, orages, sols légers…). Mais globalement, les maïs sont en avance cette année.
En région Centre, environ 50 % des parcelles atteignent le stade 50 % d’humidité du grain fin août contre 15 % en 2014.
Soutenus par des températures douces et une pluviométrie modérée, les grains ont rapidement perdu des points d’humidité entre mi-août et début septembre.
Sur la plateforme d’essai d’Ouzouer-le-Marché (41), des variétés précoces à demi-précoces C1 et C2 ont été semées le 08/04/2015. Leurs humidités se situent entre 28 % et 45 % en fonction des variétés et des situations hydriques. Elles ont perdu en moyenne 16 % d’humidité entre le 17 août et le 7 septembre (soit une diminution de 0,75 % d’humidité par jour), toutes situations confondues. La vitesse de dessiccation est très similaire en situation irriguée ou en déficit hydrique. Cependant en comparaison avec l’année dernière, la variété DKC4590 par exemple a perdu 10 % d’humidité supplémentaire au 08/09, le démarrage de la dessiccation ayant plusieurs jours d’avance.
Quand récolter ?
Il convient donc d’adapter les dates de récolte au contexte des parcelles. Les parcelles ayant subi un fort stress hydrique peuvent présenter une faiblesse du pédoncule portant l’épi et risquent de voir leurs épis tomber en cas de coup de vent : il faudra les récolter précocement. Les parcelles ayant un bon état végétatif pourront être récoltées à date normale ce qui peut permettre de diminuer l’humidité du grain à la récolte.
Tableau 1
Figure 1 : Mesure d’humidité des grains réalisée sur la plateforme d’essai ARVALIS d’Ouzouer-le-Marché – 41 (semis du 08/04/15)
Yann FLODROPS, Charlène KOOB (ARVALIS – Institut du végétal)