L’irrigation est terminée pour les maïs les plus avancés qui ont atteint le stade 50 % d’humidité. Elle reste envisagenable dans les parcelles semées plus tardivement. Le point sur les règles de décision à prendre en compte pour décider l’arrêt des tours d’eau.
L’arrêt de l’irrigation peut intervenir sans risque pour le rendement à partir du stade 50 % d’humidité du grain (H50), en fonction de l’état hydrique du sol et des prévisions météo.
Dans l’idéal, il s’agit d’irriguer juste ce qu’il faut pour n’épuiser la Réserve Facilement Utilisable (RFU) qu’après le stade humidité du grain à 45 % (H45).
Ce qu’il faut retenir :
• Tant que le stade H50 n’est pas atteint, la campagne n’est pas terminée.
• Quand le stade H50 est atteint :
o En sol à bonne réserve en eau, l’irrigation est terminée ;
o En sol à réserve moyenne, faire un dernier tour d’eau à dose réduite s’il n’y a pas de pluie annoncée dans la semaine ;
o En sol à faible réserve (sol superficiel, sol à RFU épuisée), faire une dernière irrigation à dose normale.
• Une irrigation au stade 45 % d’humidité du grain n’est valorisée que dans les sols à très faible réserve.
• Au-delà du stade 45 % d’humidité du grain (qui intervient environ une semaine après le stade H50 en conditions normales), l’irrigation est très rarement valorisée.
C’est fini pour les maïs les plus avancés
Cette année, les semis ont été tardifs avec de grosses difficultés liées au climat : au 15/04 selon Céré’Obs, seulement 6 % des maïs étaient semés (contre 49 % l’année passée à la même date) et au 29/04 57 % (contre 87 % en 2017). Les semis se sont poursuivis sur tout le mois de mai et certains sur début juin, notamment en Aquitaine et Midi-Pyrénées, les deux régions les plus en retard cette année.
Dans ces conditions, les floraisons ont été très étalées : les premières sont intervenues la première décade de juillet et les dernières viennent de se terminer (selon Céré’obs, 99 % des floraisons femelle étaient réalisées au 15 août, les parcelles n’ayant pas encore fleuries se situaient en Occitanie).
La fin de l’irrigation sera donc comme la floraison, très étalée. Pour certains maïs, les semis les plus précoces, le stade humidité du grain 45 % est déjà atteint ou est en passe d’être atteint ces prochains jours. Pour les semis les plus tardifs, il reste encore quelques tours d’eau à réaliser.
Trois méthodes pour repérer le stade H50
Les stades de fin d’irrigation peuvent être estimés par calcul des sommes de températures reçues depuis le semis ou mieux depuis la floraison femelle à condition que celle-ci ait été notée précisément (ce stade correspond au moment où 50 % des pieds ont des soies visibles au sommet de l’épi).
Téléchargez les tableaux d’estimation des dates des stades 50 % et 45 % d’humidité du grain pour les principaux postes météo à partir des cumuls de températures observés :
– selon la date de semis et la précocité variétale
– selon la floraison femelle et la précocité variétale
Une estimation plus précise des stades et de l’état hydrique du sol, personnalisée à la parcelle, est possible avec l’outil Irré-LIS®, bilan hydrique en ligne proposé par ARVALIS – Institut du végétal avec une mise à jour quotidienne.
Enfin, le stade H50 peut être identifié à la parcelle par observation des grains. Téléchargez la méthode publiée dans les guides IRRINOV® Maïs.
Tenir compte de l’état hydrique du sol et des prévisions de pluie
Compte tenu de la sécheresse, plus marquée dans certaines régions, c’est bien la qualité et l’intensité de l’irrigation qui pèse le plus dans l’état hydrique du sol à prendre en compte en cette fin d’irrigation. La qualité de l’estimation de cet état par bilan hydrique dépend de la connaissance des doses d’irrigation apportées. La représentativité des mesures au champ par sondes tensiométriques ou capacitives, dépend de de la représentativité du site de mesure et de l’homogénéité de l’irrigation.
Si la réserve facilement utilisable (RFU) est épuisée une dernière irrigation au stade H50 ou juste après est conseillée.
Mais les prévisions de pluie sont aussi à prendre en compte : si des pluies sont annoncées avec une bonne probabilité dans la semaine qui suit la date estimée du stade H50 et si la RFU n’est pas épuisée, il n’est plus nécessaire d’irriguer.
Sophie GENDRE (ARVALIS – Institut du végétal)