L’hiver 2016/2017 a bien joué son rôle : la situation sanitaire des blés tendres est globalement bonne dans nos régions. Etat des lieux maladies selon le secteur et rappel des stratégies fongicides possibles.
Première conséquence de cet hiver : les pressions rouilles (jaune et brune) sont plus faibles que les années précédentes, même si le risque d’une épidémie n’est pas à exclure et que les premiers foyers de rouille jaune se déclarent en Ile de France et sont à surveiller. Pour la septoriose, il faut attendre le stade 2 nœuds pour avoir une bonne vision de la pression puisqu’elle dépend fortement de la quantité de pluies à venir.
Tous les secteurs des zones Centre, Ile de France et Auvergne ne sont pas logés à la même enseigne.
Même si la situation sanitaire est globalement calme, certaines parcelles présentent de nombreux symptômes pour certaines maladies. En Seine-et-Marne et en Sologne, des attaques d’oïdium parfois très fortes (nombreuses feuilles touchées) sont constatées. Pour les secteurs les plus au nord et à l’ouest de nos régions, c’est la rouille jaune qui fait son apparition sur les variétés les plus sensibles (ex : Altigo, Alixan, Laurier…).
Pour plus d’informations, consulter les BSV céréales à paille de cette semaine : Centre, Ile-de-France et Auvergne
Face à cette diversité, adapter le programme fongicide
Les matières actives des fongicides ne sont pas forcément efficaces sur l’ensemble des maladies du blé. Ainsi, le choix des produits doit avant tout tenir compte des maladies présentes sur les parcelles. Contre la septoriose, il est préférable de s’orienter vers des triazoles associés au chlorothalonil pour un T1. Le chlorothalonil étant un fongicide multisites, il présente un risque de résistance limité. Pour un T2, les solutions à base de SDHI sont encore les plus performantes. Si de la rouille jaune est présente, les solutions septoriose à des doses renforcées peuvent suffire. L’utilisation de strobilurine sera à privilégier pour la protection autour du stade dernière feuille. Cette famille est également à privilégier contre la rouille brune. En cas de forte pression oïdium, plusieurs molécules présentent de bonnes efficacités : fenpropidine, cyflufénamid, proquinazid, métrafénone et fenpropimorphe.
Rappelons que la diversification des modes d’actions et des substances actives reste le principe de base de la gestion des risques de résistance, quelles que soient les maladies. Ainsi, dans le cadre d’un programme, le choix des produits pour la première intervention doit prendre en compte les solutions prévues au stade dernière feuille ou à floraison.
Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Chloé MALAVAL JUERY, Agnès TREGUIER (ARVALIS – Institut du végétal)
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