Au 1er avril 2019, plusieurs indicateurs plaident pour une arrivée assez tardive de la rouille brune. Il est inutile de traiter les blés contre cette maladie avant la sortie de la dernière feuille.
Avec des températures enregistrées depuis les semis de blé plus douces que la moyenne des 20 dernières années, le risque climatique potentiel pour la rouille brune est cette année plus important que l’an dernier. Il reste toutefois inférieur à la référence haute de 2007 (figure 1).
Cependant, les repousses de blé tendre ont été faibles pendant l’été dans la plupart des régions suite à l’épisode caniculaire, limitant ainsi le maintien d’un inoculum primaire de rouille brune (« green bridge »). Seul le Sud-Ouest a rencontré des conditions plus favorables au développement des repousses et au maintien de l’inoculum.
Dans les régions habituellement concernées par cette maladie (au sud de la Loire), les premières interventions sur blé tendre ou blé dur ne devraient pas avoir lieu avant le stade dernière feuille étalée sur variété sensible (note < 6).
Les conditions climatiques d’avril et mai seront déterminantes sur la dynamique de l’épidémie. Pour rappel, le champignon responsable de cette maladie a besoin de températures douces (comprises entre 15 et 25°C) et d’eau libre (sous forme de rosée par exemple) pour se développer.
Figure 1 : Comparaison du risque potentiel rouille brune entre 2007, 2018 et 2019
A partir de la somme de température moyenne base zéro du 1er novembre au 31 mars.
Jean-Yves MAUFRAS (ARVALIS – Institut du végétal)