Force est de constater que dans bon nombre de situations, les maladies progressent toujours sur le feuillage des orges d’hiver et cela malgré une protection souvent réalisée avec deux traitements. Quelle réaction adopter ?
Une montaison longue dans l’humidité et la fraîcheur
Deux phénomènes concourent au développement des maladies, en particulier de la rhynchosporiose, au cours de ce printemps. D’une part, des conditions climatiques globalement humides avec une fraîcheur persistante favorables aux contaminations. D’autre part, une montaison qui s’éternise : d’abord très précoce en début de montaison, la croissance s’est ralentie au cours du mois d’avril sous l’effet de températures froides. En conséquence, la persistance des interventions réalisées une première fois fin mars puis ensuite une vingtaine de jours après trouvent aujourd’hui ses limites alors que les orges sont seulement en train d’épier.
Ré-investir 20 €/ha de fongicides au cas par cas
Si quelque chose il y a à faire, c’est avant la fin floraison alors que la systémie des fongicides reste acceptable.
Si quelque chose il y a faire, c’est sur des parcelles traitées depuis au moins 15 jours sur lesquelles les maladies, en particulier la rhynchosporiose est significativement présente sur une des deux dernières feuilles. De ce point de vue-là, les variétés les plus sensibles à cette maladie sont les premières visées : Etincel, Isocel, Casino, KWS Tonic.
Si quelque chose il y a faire, c’est avec un produit efficace d’abord sur rhynchosporiose mais qui saura aussi apporter son aide sur d’autres maladies. Avant tout, il est recommandé de ne pas traiter avec un produit à base de SDHI et/ou strobilurine si cela a déjà été fait auparavant, dans le but de limiter le risque de résistance des maladies vis-à-vis de ces matières actives « fragiles ». Donc, se focaliser sur des produits à base de triazoles (propiconazole, époxyconazole, prothioconazole…) associés à chorothalonil ou cyprodinil : Bravo Premium, Unix Max + Meltop, Cherokee, par exemple… à une dose équivalent à 20 €/ha.
L’enjeu est aussi bien sur le plan de la productivité que sur celui de la qualité brassicole, à travers le calibrage, pour les variétés dont c’est le débouché.
Luc PELCE (ARVALIS – Institut du végétal)
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