Que ce soit sur les céréales en pleine montaison ou les jeunes maïs, les conséquences des petites gelées de ces derniers jours dépendent de leur intensité et du stade des cultures lors de leur survenue.
Céréales à paille : peu d’impact à prévoir
Les céréales de la région sont généralement entre 2 nœuds et dernière feuille pointante. A ces stades, les cultures sont sensibles aux gelées très prononcées (-3 à -4°C) qui peuvent entraîner des destructions partielles d’épis.
Compte tenu de l’intensité faible des gelées, ce type d’accident est peu probable.
UN RISQUE ACCRU AU MOMENT DE LA MÉIOSE
Durant une courte période (24 à 48 heures) qui correspond au stade « méiose » (figure 1), les céréales sont plus fragiles et peuvent subir des dégâts lorsque les températures sont inférieures à 4°C, notamment si les rayonnements sont très faibles. A ce titre ce sont probablement les orges d’hiver, plus avancés, qui sont le plus exposés. Toutefois, la majorité des parcelles n’ont pas encore atteint ce stade.
Compte tenu des rayonnements importants, ce type d’accident devrait être très limité et ne concerner que des cas isolés de parcelles très exposées au froid. Dans ce cas, les dégâts éventuels ne seront observables que tardivement après la formation du grain et se traduiront par des épillets vides de grain (par absence de fécondation).
Figure 1 : Le stade méiose pour les blés survient lorsque le sommet de l’épi est encore dans la gaine et atteint la ligule (base) de l’avant dernière feuille
DES MARQUAGES FOLIAIRES D’ORDRE PHYSIOLOGIQUE PEUVENT APPARAÎTRE
Le froid et les amplitudes thermiques peuvent engendrer des taches physiologiques ou des symptômes de « brûlure » (photo). Attention à ne pas confondre avec la septoriose ! Beaucoup de signalements font état de ces symptômes sur blés, et plus rarement sur orges. On observe sur le terrain un effet variétal sur orge, avec KWS Cassia principalement, et dans une bien moindre mesure, Memento, Amistar, Etincel, Rafaela, Tektoo, LG Casting…
Taches physiologiques sur blé tendre
Maïs : le sol a un effet protecteur jusqu’à 4-5 feuilles visibles
Pour les parcelles de maïs non levées, le sol a un effet « protecteur » et la plante n’est pas touchée par le gel.
Pour les productions au stade postlevée, les jeunes feuilles se trouvent par contre exposées à la température de l’air. Un gel de quelques heures est suffisant pour les détruire. Les effets visuels de températures gélives sur les feuilles déployées sont bien connus : dans un premier temps elles deviennent plus ou moins translucides, puis elles brunissent rapidement. Par contre, à ce stade, le méristème apical (apex), qui produit les feuilles une par une, est encore dans le sol ; il est donc bien protégé des basses températures.
Dans la majorité des cas, les nouvelles feuilles formées, mais pas encore visibles, se développeront et les conséquences seront donc limitées.
Toutefois, sur certaines plantules, les feuilles gelées, en se repliant plus ou moins sur elles-mêmes, peuvent bloquer le déploiement des nouvelles feuilles formées. Dans ce cas, il y a perte de pieds.
Jusqu’au stade 4-5 feuilles visibles, le méristème apical (apex), à l’origine de la formation de nouvelles feuilles, est encore dans le sol. Il est donc bien protégé des températures basses. L’initiation et le développement des futures feuilles peuvent en général se poursuivre normalement.
Après 6 feuilles, l’apex n’est plus protégé dans le sol. S’il est détruit par le gel cela conduit à la mort de la plante.
Symptômes de froid sur maïs