L’heure de la moisson approche. L’arrivée tardive de l’hiver et les reports de stocks ont été favorables au développement des insectes de stockage. Un nettoyage minutieux et un éventuel traitement phytosanitaire des locaux s’imposent pour repartir sur des bases saines.
Nettoyage des locaux : un préalable indispensable
La poussière et les reliquats de grains présents dans les installations constituent un milieu favorable pour les insectes. Il faut donc nettoyer efficacement, du plafond au sol les endroits dans lesquels ils ont tendance à s’accumuler.
L’opérateur, muni d’un masque anti-poussière et de gants, devra nettoyer les circuits de manutention, de ventilation et d’aspiration des poussières ainsi que les parois puis le fond des cellules de stockage. La charpente et les murs du bâtiment nécessitent un nettoyage aussi appliqué car ils constituent également des zones « refuges » pour les ravageurs. Tous les déchets devront être éliminés rapidement (incinération, enfouissement…) pour éviter les fuites des insectes des sacs et la re-colonisation du silo.
Le traitement phytosanitaire des locaux doit être justifié et réfléchi
Après ce nettoyage, un traitement insecticide des locaux peut être envisagé si des fortes populations d’insectes ont été détectées. Il doit intervenir deux à trois semaines avant la réception du grain et peut être effectué par pulvérisation ou nébulisation, selon la spécialité commerciale employée.
Cinq solutions conventionnelles sont actuellement utilisables : le Nuvagrain 225 EC, le Talisma EC, le Deltagrain CE 25 PB, le K-obiol CE 25 PB et le Pirigrain 250.
En agriculture biologique, il est possible d’appliquer des pyrèthres naturels synergisés via l’Aquapy et le Badineb. Depuis 2015, SilicoSec, une spécialité commerciale à base de terre de diatomée, est également disponible à la vente (poudre de contact CP). Des solutions prophylaxiques à base de bicarbonate de sodium existent également : le ProCrop (liquide) et le ProCrop S (CP). Elles ne sont pas classées phytosanitaire ni biocide.
L’ensemble des produits homologués et leurs doses d’emploi sont disponibles dans le dépliant « protection des céréales à paille 2016 ».
L’application des produits insecticides nécessite le port de protections : masque avec cartouche A2B2, cote adaptée et gants. En cas de nébulisation le port d’un masque intégral est obligatoire.
Attention aux contaminations croisées
Une attention particulière devra être portée aux cellules amenées à recevoir du maïs (voire des oléagineux) afin de limiter les risques de contamination croisée. Pour le maïs, la limite maximale de résidus sur grains est de 0,5 mg/kg pour le pyrimiphos-méthyl et de 0,3 mg/kg pour la cyperméthrine.
Nicolas BAREIL (ARVALIS – Institut du végétal)
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