Depuis plusieurs semaines, dans un contexte de pousse active, il n’est pas rare d’observer en Bourgogne / Franche-Comté des parcelles d’orge qui virent progressivement au jaune, signe d’un fonctionnement perturbé.
Si on peut facilement écarter les hypothèses d’une phytotoxicité d’herbicides ou d’excès d’eau, la piste de la déficience nutritionnelle en azote vient la première. Pas d’inquiétude cependant car ce sont les talles les plus jeunes qui sont logiquement les plus affectées, ces talles secondaires ne contribuant pas ou très peu au rendement. Cette carence temporaire agit finalement comme une régulation naturelle du futur nombre d’épis utiles.
La piste d’une augmentation accrue de la compétition pour la lumière n’est pas non plus à exclure.
Enfin, dans certaines situations, des symptômes d’oïdium sur les vieilles feuilles sont observés. Mais à ce stade-là, un traitement anti-oïdium ne se justifie pas.
Jaunissement observé le 7 janvier 2016 à Bretenière (21) sur la variété Etincel semée le 25 septembre 2015.
1 à 1,5 talle supplémentaire par rapport à la médiane pluriannuelle
Sous l’effet des conditions climatiques toujours clémentes, la pousse des céréales se poursuit avec l’émission régulière de nouvelles talles qui finissent par générer un peuplement en excès. Les sommes de températures depuis le 1er octobre 2015 se situent, en fonction des stations météo, entre 3 années sur 10 parmi les plus chaudes et le maximum à Sens (89), Tonnerre (89) et Châtillon-sur-Seine (21). Aujourd’hui, l’état de développement montre 1 à 1,5 talle supplémentaire par rapport à la médiane des 20 dernières années.
Sur toute la région, les sommes de températures sont très proches des années en mémoire avec un automne « doux » 2014, 2011 et 2006. Ces trois années ayant connu des dénouements très différents rien n’est encore écrit !
Tableau 1 : Somme des températures relevées entre le 1er octobre 2015 et le 5 janvier 2016 sur différents postes météo
Si le froid n’arrive pas, il est sûr que le développement des maladies risque d’être explosif en 2016. A l’inverse, la plupart des variétés ont aujourd’hui terminé leur vernalisation c’est-à-dire que leur résistance au froid diminue progressivement.
Diane CHAVASSIEUX (ARVALIS – Institut du végétal)
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