En dépit des températures plus fraîches qui se sont installées depuis la fin juillet sur une grande partie du territoire, les maïs restent en avance. Les dernières irrigations sont en cours d’arbitrage. Les récoltes ont débuté en maïs fourrage et, en maïs grain, elles s’annoncent précoces et à faibles teneurs en eau. Le point sur les prévisions de maturité des maïs par région.
75 degrés jours en moyenne de plus que la médiane
Les cumuls de températures depuis début avril sont supérieurs aux normales historiques. Les effets régionaux observés sont toutefois à moduler selon les dates de semis qui ont globalement été précoces en 2017 (carte 1). Les floraisons plus précoces de 5 à 15 jours qu’en années moyennes ont permis de capitaliser une avance quasi irréversible même si les températures moins élevées depuis le 21 juillet l’ont réduite.
Carte 1 : Ecart de cumuls de degrés-jours (seuil 6-30°C) de l’année 2017 avec la médiane historique (1997-2016) entre le 16 avril et le 20 août
Les stades de maturité sont ainsi prévus avec 5 à 20 jours d’avance. En maïs fourrage, ils sont atteints dans de nombreuses parcelles du Centre-Ouest et du Centre-Est où les récoltes ont commencé. Pour rappel, il est recommandé d’éviter les surmaturités en maïs fourrage. Les stades optimaux de récolte se situent entre 30 et 35 % de matière sèche pour maximiser la valeur énergétique, optimiser la teneur en amidon, la qualité de hachage et de conservation ainsi que le rendement.
Du côté du maïs grain, l’année précoce conduit à réviser les dates de fins d’irrigation à partir d’un diagnostic prenant en compte les stades, les états hydriques des sols et les prévisions de pluies. Elle va permettre de récolter à des teneurs en eau du grain plus faibles et, par conséquent, de réduire les frais de séchage. Des compromis de dates de récolte sont toutefois à effectuer en tenant compte des risques de dégradation des conditions de récolte.
Consultez les dates prévisionnelles de maturité pour différentes régions :
• en maïs fourrage,
• en maïs grain.
Des précipitations globalement déficitaires mais généralement bien réparties au cours de l’été
La sécheresse et les températures élevées qui se sont installées début juin, ainsi que les conditions climatiques de la mi-juillet ont rappelé les mauvais souvenirs de 2015. Les situations irriguées n’ont pas été épargnées avec, soit des restrictions d’arrosage, soit des équipements qui ne permettaient pas toujours de tenir le rythme. Bien qu’au bilan très aléatoires selon les régions et inférieurs aux médianes historiques, les orages et pluies de l’été 2017 ont l’atout d’être assez bien répartis. Les cartes 2 et 3 présentent les cumuls de précipitations et de bilan hydrique potentiel (hors effet sol). Les pluies de fin juin, de la fin de la première décade de juillet et de début de la dernière décade de juillet ont été efficientes pour le nombre de grains/m2. Les épisodes pluvieux des fins des deux premières décades d’août, avec cependant des cumuls très variables selon les régions, participent à la croissance des grains. Les températures plus clémentes enregistrées depuis le 21 juillet sont favorables aussi. Excepté en situations de sols superficiels et à restrictions d’irrigation, ou les cas de verse, les maïs présentent globalement des potentiels prometteurs.
Carte 2 : Ecarts de cumul de précipitations en mm entre le 1er juin et le 20 août 2017
Carte 3 : Bilan hydrique potentiel estimé par « pluies-ETP » en mm du 1er juin au 20 août 2017
Josiane LORGEOU, Julie CALLENS (ARVALIS – Institut du végétal)
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