Même si la chrysomèle du maïs ne fait l’objet d’aucune réglementation en France depuis 2014, ce ravageur continue d’être suivi dans les différentes régions grâce à d’importants réseaux de surveillance.
Les captures réalisées en 2017 s’inscrivent dans la continuité des années précédentes : elles sont en augmentation à la fois en abondance et en nombre de points de détection. La situation demeure néanmoins sous contrôle.
Alsace et Rhône-Alpes : des populations présentes dans de larges secteurs mais globalement peu abondantes
5 831 individus ont été capturés en Alsace en 2017 contre 4 166 en 2016. Si le nombre de capture n’augmente pas beaucoup, la proportion de pièges présentant au moins une capture passe de 46 % en 2016 à 78 % en 2017. Cela témoigne d’une généralisation de la présence de la chrysomèle du maïs dans ce secteur géographique.
En Rhône-Alpes, 88 pièges ont été suivis au cours de l’été 2017. Ils ont cumulé 9 723 captures d’insectes (contre 3 340 en 2016). Les secteurs Combe-de-Savoie / Chambaran, Plaine de l’Ain / Lyon et les marais de Bourgoin continuent de cumuler la majeure partie des captures, mais avec des intensités très différentes. L’année se caractérise également par la présence généralisée de l’insecte dans l’ensemble de la région (excepté le département de la Loire).
Pour la campagne 2018, il est recommandé de poursuivre les mesures de lutte déjà mises en œuvre depuis plusieurs années dans les secteurs concernés par la présence de la chrysomèle du maïs, avec notamment la rotation progressive des cultures de maïs (un an sur six). La rotation doit être mise en œuvre en priorité dans les parcelles ayant fait l’objet des plus forts niveaux de captures (et dans les parcelles adjacentes si la taille des parcelles est réduite) afin de limiter une augmentation rapide de population. Cette recommandation est encore plus pertinente dans les secteurs de Combe-de-Savoie, Chambaran : il est recommandé de privilégier une autre culture que le maïs dès 2018 dans les parcelles où les captures ont été les plus élevées en 2017 ainsi que dans les éventuelles parcelles de maïs adjacentes si cela est possible et d’intensifier l’effet de la rotation.
Ailleurs en France, la progression de la chrysomèle du maïs se confirme çà et là…
131 captures ont été observées dans une parcelle en région PACA (Tallard, 05) dans un secteur qui avait déjà fait l’objet de captures de chrysomèles du maïs au cours d’années antérieures.
En Nouvelle-Aquitaine, le foyer détecté en 2015 dans le sud de la région (Ger, 64) prend chaque année un peu plus d’ampleur : 109 individus ont été capturés en 2017 (contre 43 en 2016).
Deux nouveaux foyers ont été identifiés en 2017 :
– 2 captures sur un même site situé dans le département de Charente,
– 1 capture dans le département de Meurthe-et-Moselle.
Ces captures rappellent que la chrysomèle du maïs continue sa progression géographique.
Poursuivre les efforts
Le bilan de la surveillance réalisée en 2017 confirme que la chrysomèle du maïs est présente sur de vastes zones maïsicoles en Alsace et en Rhône-Alpes. Le niveau de population y est cependant très largement en dessous du seuil susceptible d’occasionner une nuisibilité économique pour la culture du maïs.
A l’échelle de la France, les niveaux de captures observés en 2017 sont conformes aux attentes : les taux d’accroissement de population (estimés à partir des données de piégeage) demeurent limités même si la chrysomèle du maïs continue de se propager (augmentation du nombre de piège ayant capturé). Dans ces conditions, il convient de poursuivre la mise en œuvre des recommandations techniques.
Tableau 1 : Propositions de recommandations techniques pour limiter le développement de la chrysomèle du maïs selon le niveau de captures
Jean-Baptiste THIBORD (ARVALIS – Institut du végétal)