Les programmes de régulation en deux passages sont assez courants dans les situations à fort potentiel et fort risque de verse. Les résultats 2017 confirment leur intérêt, notamment avec l’application de Medax Max au stade 1-2 nœuds.
Classiquement, un programme de régulation se compose d’une application précoce à épi 1 cm à base de chlorméquat, suivie d’un complément à 1-2 nœuds à base de trinéxapac, ou bien de prohéxadione-calcium.
L’essai de 2017 a permis de comparer les compléments appliqués à 1-2 nœuds, qui suivent une base commune type Cycocel C5 1,5 l ou 2 l selon les modalités (figure 1).
Figure 1 : Réduction de hauteur (en %) des programmes de régulation par rapport au témoin non traité. Boigneville (91) 2017 essai versé (ETR de 1,38 cm)
Les programmes permettent de réduire significativement la hauteur, par rapport au témoin non traité (TNT). C’est particulièrement le cas pour les modalités avec les compléments à base de Medax Max à 0,5 kg (-11,5 % de hauteur), Proteg DC à 0,25 l (-5,9 %) et Trimaxx à 0,4 l (-6,8 %). Par rapport à une application de Cycocel C5 à épi 1 cm, seul le programme rattrapé par Medax Max est significativement différent, avec une réduction de hauteur très visible de 9 % environ (soit 8 cm). La nouvelle spécialité, incluse dans un programme, présente ainsi de bonnes performances pour la réduction de hauteur, comme dans les applications solos.
Le double passage de Trimaxx, que ce soit à 0,15 l puis 0,25 l ou bien 0,25 l puis 0,15 l, n’a pas montré de gain par rapport à un programme Cycocel C5 1,5 l puis Trimaxx 0,4 l. Les conditions d’application du T1, plus favorables à Cycocel C5 qu’à Trimaxx, militent encore une fois pour le positionnement des bons produits, au bon moment. Cette double application de Trimaxx n’est d’ailleurs pas significativement différente de Cycocel C5 1,5 l seul.
Pour rappel, les conditions climatiques au moment de l’application, et surtout l’état végétatif de la culture, influencent grandement l’efficacité des régulateurs. Ainsi, en 2016, les conditions climatiques nécessaires à l’efficacité optimale des régulateurs n’ont pas toujours été présentes (températures fraîches). Cela peut expliquer les faibles efficacités observées pour les applications de « trinéxapac ».
Le programme avec Medax Max se démarque
Les bons niveaux d’efficacité contre la verse se retrouvent pour les programmes les plus « réducteurs » de hauteur (figure 2). Ces résultats ne sont toutefois pas significativement différents, à l’exception, à nouveau, du programme Cycocel C5 1,5 l puis Medax Max 0,5 kg, qui permet d’avoir une parcelle encore « debout » en fin de campagne.
Le programme en double Trimaxx (0,15 puis 0,25 ou 0,25 puis 0,15) se révèle encore une fois peu performant, probablement du fait d’une application précoce peu efficace, non compensée par la faible dose du complément à 1-2 N. Ces résultats ont également été constatés l’année dernière sur une base de 0,2 puis 0,2 de Trimaxx.
Figure 2 : Efficacité contre la verse (en %) – Boigneville (91) 2017 essai versé (ETR indice 1,2)
Et en termes de rendement ?
Les programmes très efficaces contre la verse et « réducteurs » de hauteur (liée à la verse) sont ceux qui sembleraient s’en sortir le mieux. L’écart reste toutefois limité, avec seulement 2 q/ha.
L’essai de 2017 confirme un certain nombre d’éléments déjà connus sur les régulateurs : les programmes sont plus efficaces qu’une application solo, la réduction de la verse est étroitement liée à la réduction de hauteur de la culture (par rapport au témoin) (figure 3).
Figure 3 : Relation entre l’efficacité verse (en %) et le pourcentage de réduction de hauteur (par rapport au TNT). Essai de Boigneville 2017
e lien est toutefois plus ténu lorsque l’on compare le gain de rendement au témoin non traité et la réduction de la verse. Le timing d’apparition de la verse est primordial, avec des gains d’autant plus importants que la verse est précoce (et donc préjudiciable pour la culture). Cela n’a pas été le cas en 2017, avec une verse que l’on pourrait qualifier de « classique » de fin de cycle.
Lise GAUTELLIER VIZIOZ (ARVALIS – Institut du végétal)
Ludovic BONIN (ARVALIS – Institut du végétal)