Les températures de fin d’hiver et début de printemps proches de la normale laissent paraître un risque rouille brune, début avril, plus faible que l’an dernier à l’échelle du territoire.
L’hiver 2014/2015 se situe dans la normale, avec des températures assez douces en début d’hiver et plus froides mais sans caractère exceptionnel depuis la mi-janvier.
De fait, le risque rouille brune, qui s’évalue par la somme des températures enregistrées entre le 1er novembre et le 1er avril (figure 1), est en 2015 de normal à faible pour la majorité des régions.
Figure 1 : Risque potentiel de rouille brune en 2015 comparé à 2014 et 2007
2014 : risque fort, arrivée tardive, faible nuisibilité 2007 : année de référence haute avec nuisibilité importante
Ainsi, le scénario 2015 ne s’annonce pas précoce : la rouille brune ne devrait pas arriver avant l’épiaison des blés dans la majorité des cas, et pas avant le stade « dernière feuille » pour les régions du Sud où les cumuls thermiques sont un peu plus importants.
Au plan pratique, la rouille brune ne devrait donc pas poser de problème à partir du moment où le premier traitement (T1 – 1-2 nœuds du blé) visant la septoriose associe au moins une triazole.
A surveiller dans le Sud-Ouest
A noter cependant que dans le sud-Ouest, l’été « pourri » conjugué à un automne doux a permis à l’inoculum de se maintenir : les spécialistes n’ont jamais vu autant de rouille brune sur les repousses de blé que l’automne dernier. Et d’ailleurs, de la rouille brune s’observe déjà sur les derniers étages foliaires de variétés très sensibles.
Dans cette région, on peut déjà prévoir de compléter le T2 (dernière feuille étalée) avec une strobilurine si les conditions des prochaines semaines restent favorables à la maladie.
Dès le 7 avril, les premières pustules sont visibles sur la F3 pour certaines variétés sensibles.
Chaleur et humidité : le cocktail explosif
Les conditions des semaines à venir vont toutefois être déterminantes pour l’expression de la maladie. On sait que la rouille brune apprécie les températures douces voire chaudes associées à une hygrométrie élevée (présence de rosées matinales par exemple).
Les températures quasi-estivales de ces derniers jours et les pluies annoncées pour la fin de semaine vont sans aucun doute contribuer à renforcer le niveau de risque.
Affaire à suivre.
Olivier DEUDON, Jean Yves MAUFRAS (ARVALIS – Institut du végétal)