Pour lutter contre la rouille jaune du triticale, c’est le nombre et le positionnement des applications qui semblent importants, plus que le choix du produit. Dès que les premiers foyers sont visibles sur variétés sensibles, une application s’impose au stade épi 1 cm, complétée par une seconde intervention.

En 2015, pour la troisième année consécutive, les attaques de rouille jaune ont été très fortes voire même violentes sur les variétés sensibles, comme Kaulos, Orleac, SW Talentro,… En revanche, Vuka, Triskell, Tribeca sont restées très tolérantes, ainsi que les nouvelles variétés Anagram et Jokari (figure 1).

Figure 1 : échelle de sensibilité des variétés de triticale à la rouille jaune

Dans l’un des essais ARVALIS – Institut du végétal mené en Aveyron, la variété Kaulos a été touchée par une très forte attaque de rouille jaune. La maladie a été présente dès début mars, mais n’a explosé qu’à la mi-mai. Au final, la pression de maladie a été très forte, avec une nuisibilité ayant été estimée à 51 q/ha.

Les applications uniques au stade dernière feuille étalée (Z39), tous produits confondus, sont insuffisantes en efficacité comme en rendement. Les doubles applications, à 2 nœuds (Z32) puis à DFE (Z39), montrent de meilleurs résultats à condition de mettre une enveloppe de près de 80 €/q. Ce même investissement en trois applications montre des résultats tout juste supérieurs. Le programme approchant les 100 €/q en trois applications ne procure pas d’intérêt économique supplémentaire.

Figure 2 : Efficacité et rendements 1 essai à forte attaque rouille jaune – CAMJAC (12) – Hypothèse du prix du triticale à 14 €/q

Jean Yves MAUFRAS (ARVALIS – Institut du végétal)