La résistance à la septoriose est liée à plusieurs gènes. Afin de préciser cette complexité, un projet FSOV s’est intéressé à la localisation des régions du génome du blé impliquées dans cette résistance.
Pour ce faire, des analyses ont été réalisées sur un panel de 146 variétés françaises de blé et 60 lignées en sélection. Elles se sont appuyées sur des résultats d’essais sur sites et d’analyses génétiques en laboratoire.
Les essais ont été menés sur quatre sites en plein champ afin d’évaluer les résistances au stade adulte, complétés par une expérimentation en serre portant sur le stade plantule.
Après inoculation du panel avec deux souches de M. graminicola représentative de la virulence observée en France, des notations visuelles des symptômes ont été effectuées sur la F1 de chaque variété, des photos ont été prises sur les parcelles et la biomasse fongique a été quantifiée par biologie moléculaire.
En parallèle, près de 150 000 marqueurs moléculaires ont été génotypés sur l’ensemble des variétés pour les analyses génétiques.
Des gènes de résistance peu exploités
18 gènes (Stb1 à Stb18) de résistance à la septoriose ont été identifiés au niveau international. Cependant, ils sont très peu présents dans les variétés françaises du fait de la difficulté à les introduire dans les programmes de sélection et de leur faible efficacité vis-à-vis des virulences présentes en France.
34 régions d’ADN identifiées
Dans ce panel de variétés et de lignées, 34 régions d’ADN impliquées dans la résistance à la septoriose ont été mises en évidence, dont seulement 10 ont été révélées avec les notations au stade plantule. Ces régions d’ADN ont été repérées sur la majorité des chromosomes. Six d’entre elles avaient déjà été identifiées dans des études antérieures et très peu correspondent aux gènes Stb.
Ainsi, une variété est d’autant plus résistante qu’elle possède de régions d’ADN impliquées dans la résistance à la septoriose (figure 1).
Figure 1 : Impact du nombre de régions d’ADN impliquées dans la résistance sur la surface verte
Plus la variété possède de régions d’ADN impliquées dans la résistante, plus la surface verte des feuilles reste intacte.
Une diversité génétique à exploiter
Dans cette étude, certaines variétés ont montré un bon niveau de résistance, sans pour autant présenter un grand nombre de régions d’ADN impliquées dans la résistance. Ce qui signifie que certaines régions ont pu être écartées de l’analyse, étant donné leur faible représentativité dans le panel étudié. Toutefois, elles restent intéressantes : l’exploitation de la diversité génétique demeure en effet un levier indispensable afin d’élaborer de nouvelles variétés résistantes à la septoriose pour les producteurs.
Delphine HOURCADE (ARVALIS – Institut du végétal)