Si un rattrapage s’impose en sortie d’hiver, il doit intervenir dès que les conditions le permettent. Les désherbages précoces préservent le rendement de la culture, surtout par levée précoce de la concurrence des adventices mais aussi par l’optimisation de la fertilisation de la culture.
Les interventions de sortie d’hiver sont d’autant plus efficaces que les stades des adventices ciblées sont peu avancés. Les traitements précoces de février sont ainsi plus performants que ceux couramment réalisés fin mars.
Ces passages précoces d’herbicides ont aussi l’avantage de limiter plus en amont la concurrence entre les adventices et les céréales, et donc de mieux préserver le potentiel de rendement. Attention tout de même aux adventices « atypiques » qui peuvent germer plus tardivement (folle-avoine, gaillet, ammi majus, etc.) et qui nécessiteront une intervention spécifique.
Toutefois, traiter tôt ne doit pas se substituer au respect des bonnes conditions d’applications des produits. Les paramètres météo sont primordiaux pour obtenir l’efficacité maximale des antigraminées, en particulier des sulfonylurées (Atlantis Pro, Archipel Duo, Levto WG…) et assimilées (Abak…). Ces produits sont plus efficaces sur un sols humides favorisant la part d’absorption racinaire de ces substances actives. Ils sont également favorisés par une hygrométrie de l’air supérieure à 70 %, des températures moyennes comprises entre 2 et 20°C et des amplitudes thermiques inférieures à 15°C.
Désherber avant de fertiliser
Par ailleurs, il est essentiel de désherber avant, ou dans les jours qui suivent, le premier apport d’azote. Il ne faut pas laisser plus de deux semaines entre ces deux opérations, surtout si aucun désherbage n’a été effectué à l’automne. Dans le cas contraire, les adventices vont profiter de l’apport d’azote.
Des essais réalisés par ARVALIS montrent que le niveau de fertilisation n’a pas d’influence sur l’efficacité finale du désherbage (figure 1). En revanche, la date de désherbage est essentielle : les désherbages précoces (au moment du premier apport d’azote) sont les plus efficaces. Toutes les modalités désherbées après l’apport d’azote sont désavantagées, à l’exception du témoin sans apport (figure 2).
Figure 1 : Effet du positionnement des herbicides, par rapport au premier apport azoté, sur le rendement et l’efficacité sur ray-grass (3 essais)
Seules les modalités présentant des lettres différentes sont significativement différentes entre elles. Etude statistique à l’aide d’un test de Newman-Keuls à 5 %.
Figure 2 : Rendement en fonction de l’époque de désherbage et du niveau de fertilisation au premier apport
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Seules les modalités présentant des lettres différentes sont significativement différentes entre elles. Etude statistique à l’aide d’un test de Newman-Keuls à 5 %.
Lise GAUTELLIER VIZIOZ (ARVALIS – Institut du végétal)