Cette année, certaines parcelles cumulent les facteurs favorables à la verse : des tallages très abondants, un début de montaison précoce (donc en jours courts), des disponibilités en azote possiblement élevées (via les reliquats ou des apports précoces ou importants). Une estimation précise de la situation permet de décider de la stratégie de régulation.
L’utilisation d’un régulateur a pour objectif de limiter le risque verse. Il permet d’améliorer la tenue de tige. En aucun cas, il ne permet de limiter le tallage ou l’avance de stades.
Plusieurs facteurs agronomiques sont à prendre en compte pour estimer le risque verse.
Figure 1 : Grille de risque verse pour le blé tendre d’hiver
Figure 2 : Sensibilité des variétés de blé tendre à la verse
Source : GEVES / ARVALIS – Institut du végétal
Pour connaître le classement d’autres variétés, consulter le site des fiches variétés.
Une seule intervention est suffisante en cas de risque moyen mais la multiplication des facteurs de risque conduit au choix d’un programme à deux traitements.
Des applications de régulateurs possibles dès fin tallage
Dans les situations les plus à risque et les plus précoces (Sud et Ouest), des interventions fin tallage – épi 1 cm seront sans doute nécessaires pour consolider très tôt les premiers entre-nœuds.
Sur blé, les produits à base de chlorméquat-chlorure peuvent être utilisés dès fin tallage (figure 3) mais leur efficacité est plus élevée à l’approche du stade épi 1 cm puisque ces produits visent à ralentir la synthèse des gibbérellines, hormones qui s’accumulent à partir de la fin du tallage. L’efficacité de ces produits dépend aussi beaucoup des conditions d’application (figure 4).
Sur orge ou triticale, il n’y a pas d’intervention à prévoir avant 1-2 nœuds.
Figure 3 : Programmes de régulation blé tendre
NB : les produits ci-dessus sont mentionnés à titre d’exemple. D’autres produits sont homologués. Dans tous les cas ne pas appliquer de régulateurs en situation de stress hydrique à montaison.
Respecter les conditions d’emploi
Les régulateurs de croissance doivent s’employer dans les meilleures conditions afin d’exprimer au mieux leur potentiel. Les applications sont à réaliser sur des cultures saines et dans des conditions climatiques favorables.
Afin d’éviter tout risque de phytotoxicité pour la plante et optimiser l’efficacité du produit, il convient de l’appliquer sur des cultures en bon état (indemnes de viroses et alimentées correctement en eau et en azote) et si possible, dans des conditions climatiques « poussantes » (températures douces et sans grandes amplitudes thermiques). Cette vigilance aux risques de phytotoxicité des produits pour les plantes est d’autant plus importante dans le cas de mélanges de produits de différents usages.
Figure 4 : Conditions d’emploi des spécialités à base de chlormequat (C3, C5, etc…)
Rappelons que d’autres leviers sont également essentiels comme la gestion de la fertilisation azotée, la date et la densité de semis…
Ludovic BONIN, Aude BOUAS, Aude CARRERA, Jean-Charles DESWARTE, Lise GAUTELLIER VIZIOZ(ARVALIS – Institut du végétal)
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