Des sols trop acides peuvent être à l’origine de pertes de rendement significatives pour des cultures sensibles, comme l’orge, les légumes ou la luzerne. Une analyse de terre est incontournable pour assurer le diagnostic et bâtir une stratégie de chaulage adaptée. Explications en vidéo.
Les premiers symptômes s’observent en foyers, le plus souvent à partir du début montaison. L’absence de tallage, une faible biomasse, des plantes à port dressé, un rougissement des gaines, ou encore des racines épaisses sans radicelles… peuvent alerter sur un problème potentiel lié à l’acidité du sol.
Mais seule la mesure du pHeau, à travers une analyse de terre, permet de confirmer le diagnostic.
Quelle conduite tenir ?
Le niveau de pH orientera sur la conduite à tenir.
S’il est inférieur à 5,8, il faut procéder à un chaulage de redressement pour ramener rapidement le pHeau à 6. En attendant que le pH remonte, il faudra privilégier des cultures peu sensibles à l’acidité comme le maïs ou les prairies.
Le choix de l’amendement basique va dépendre de la rapidité d’action souhaitée. Les carbonates agissent en quelques mois alors que les chaux, en quelques semaines.
La dose de l’apport (valeur neutralisante ou kg CaO/ha) dépend de la capacité d’échange cationique (CEC de la parcelle mesurée par analyse de sol et du niveau de pH à remonter. La qualité d’incorporation de l’amendement est également importante (labour ou déchaumage).
Viser un pHeau de 6 !
L’objectif du chaulage est de maintenir le pH dans une plage comprise entre 6 et 6,5 afin de préserver le rendement des cultures. Il est inutile, voire préjudiciable, de viser un pHeau supérieur à 6,5. Au-delà de ce niveau de pH, les risques de blocage en oligo-éléments (manganèse) ou de maladies (piétin échaudage sur céréales et gale de la pomme de terre) sont accentués.
Tant que le pHeau ne descend pas au-dessous de 6, un chaulage d’entretien, avec des amendements à action moyennement rapide ou lente (carbonates broyés, sables calcaires…), suffit. Dans ces situations, de nombreux essais ont montré que des apports de 250 unités de valeur neutralisante par an sont suffisantes dans le contexte de production français. Cette valeur peut être diminuée si des apports organiques sont régulièrement réalisés dans la parcelle.
Dans tous les cas, une analyse de terre, réalisée tous les 3-4 ans à la même période, permettra de contrôler le bon niveau d’acidité du sol.