Le transilage consiste à déplacer des grains stockés à travers le circuit de manutention. Certains opérateurs le pratiquent pour refroidir les stocks. Illustration du potentiel de refroidissement très limité de cette technique évaluée dans les essais ARVALIS – Institut du végétal.
Sur la Plateforme Métiers du Grain à Boigneville (91), un lot de 30 tonnes de blé tendre stocké dans une cellule cylindrique intérieure a été vidée puis transilée jusqu’à une autre cellule. La manutention utilisée est de deux élévateurs à godets, une bande transporteuse, un transporteur à chaîne et une vis sans fin.
Trois transilages ont été opérés à 30 t/h selon différentes modalités : (1) un transilage avec une température ambiante dans le bâtiment à 16°C, (2) un transilage avec une température ambiante de 25°C, (3) un transilage en y intégrant un passage au nettoyeur (avec une aspiration de l’ordre de 9 000 m3/h). Les températures du grain avant chaque transilage étaient respectivement de 28°C, 26°C et 24,5°C.
Pour le suivi des températures du lot, trois sondes de thermométries fixes ont été positionnées dans les deux cellules de stockage, toutes équipées de trois capteurs.
Une baisse minime de la température
Pour chacune des modalités, la baisse de température du lot a été de 1°C. Les températures d’air extérieur et le passage au nettoyeur n’ont pas montré d’impact sur l’évolution des températures du lot.
Contrairement à la ventilation à air ambiant, le transilage n’est pas un moyen de refroidissement efficace car l’abaissement de la température est très limité, de l’ordre de 1°C par transilage. La ventilation de refroidissement, bien conduite, permet en effet d’abaisser la température des grains de 10°C par palier.
Et une consommation accrue en énergie
Le transilage est également plus consommateur en énergie car il utilise plus de puissances liées à l’utilisation de plusieurs éléments de manutention. Ainsi, dans nos essais, la consommation a été estimée à 2,9 kWh/tonne contre 1,1 kWh/ tonne pour une ventilation de refroidissement.
A noter cependant que le transilage d’un lot peut être utile lorsqu’un point chaud est suspecté ou détecté dans une cellule, pour « casser » la prise en masse et abaisser ponctuellement la température.
Amandine BONNERY (ARVALIS – Institut du végétal)