Outre le maïs, le colza est une des cultures les plus pratiquées avec la technique du strip-till en France. La réussite de l’implantation de cette culture passe par le respect de quelques règles simples.
Tableau des périodes de travail pour les grands types de sol
Quel type de travail avant le semis ?
Un travail « classique », avec un passage unique de strip-till précédant le semoir de quelques jours, peut s’envisager seulement dans les sols légers voire intermédiaires. Dans le cas des sols argileux, le travail profond doit être obligatoirement réalisé sitôt la parcelle récoltée et un passage de disque mulcheur (reprise superficielle) sur le rang peut être éventuellement envisagé avant le semis pour affiner suffisamment la bande.
Dans ces situations, il faudra veiller à :
– avoir une vitesse d’avancement élevée pour maximiser l’émiettement (de 8 à 12 km/h) . En situation très enherbée, privilégier des vitesses plus faibles (7 km/h maxi) pour limiter le flux de terre et par là-même les levées d’adventices.
– avoir une profondeur de travail qui soit un compromis entre humidité de sol satisfaisante, émiettement de la terre, puissance requise et vitesse permise → le plus souvent aux alentours de 15 voire 18 cm).
– régler les chasse-débris de façon à bien dégager la paille de la bande de semis : ils peuvent être agressifs, notamment sur chaumes rebroyés.
– privilégier un équipement de finition qui laisse un profil refermé pour le maintien de l’humidité. Un passage de rouleau peut être réalisé le cas échéant.
– surveiller les limaces qui privilégient une circulation dans les zones fissurées.
Travail du sol et semis en un passage : c’est possible sur colza
Contrairement aux cultures de printemps, la combinaison du strip-tiller avec le semoir monograine peut être pertinente lors des semis de colza. Elle s’adresse toutefois à des terres légères, demande un tracteur de gros gabarit avec plus de puissance de relevage, bien lesté à l’avant (si outil porté) et une vitesse d’avancement moindre (car souvent limitée par le semoir). En outre, cela n’est pas toujours possible selon les modèles de strip tillers.
En parallèle, certains constructeurs proposent des kits de semis pour colza sur des machines non disponibles en combiné. Cela consiste à ajouter des éléments semeurs type céréale sur chaque rang et une trémie pour le dosage des graines. La précision de semis n’est certes pas équivalente à celle d’un semoir monograine mais cela permet de perdre le minimum d’humidité du lit de semences et de limiter la consommation de carburant et le temps de travail.
Damien BRUN (ARVALIS – Institut du végétal), Gilles SAUZET (TERRES INOVIA)