En cas de semences contaminées par les fusarioses, différents traitements de semences sont disponibles et efficaces en complément des opérations de triage. A l’issue d’expérimentations sur des lots fortement contaminés, certaines spécialités s’avèrent plus performantes vis-à-vis de Microdochium spp ou sur blé dur.
Différents champignons, Microdochium spp. (M. nivale et M. majus) et Fusarium (F. graminearum essentiellement), présents sur ou dans la semence, peuvent entraîner des manques à la levée et des fontes de semis et pénaliser ainsi le peuplement. Les champignons du genre Microdochium sont les plus préjudiciables, surtout si leur localisation est interne et si la contamination concerne des semences de blé dur (espèce plus sensible que le blé tendre).
Une nuisibilité très variable selon l’origine de la contamination
La contamination varie en fonction du climat à floraison, favorable ou non à l’installation des champignons, et selon la sensibilité de la culture (espèce, variété). Des analyses sanitaires permettent d’identifier la nature et le niveau de contamination des semences, pour ajuster les opérations de triage et orienter le choix concernant la protection fongicide des semences ou le rejet du lot.
La nuisibilité de cette contamination varie ensuite selon les conditions de semis (elle est accrue en cas de levée difficile) et les possibilités de compensation de la culture.
Les références toujours efficaces
Le bilan d’une vingtaine d’essais conduits par ARVALIS – Institut du végétal, avec des semences à contamination naturelle élevée, confirment l’efficacité des références Redigo, Celest Net et Celest Gold Net. Elles offrent des gains moyens significatifs à la fois en termes de peuplement (+ 50 plantes/m²) et de rendement (+ 8 q/ha) (figure 1).
Les gains sont plus marqués sur blé dur que sur blé tendre, et sur semences contaminées par Microdochium spp. (+ 12 q/ha) par rapport à une contamination par Fusarium roseum (+ 4 q/ha).
Figure 1 : Performances moyennes de trois références Redigo, Celest Net et Celest Gold Net face à une contamination atteignant les valeurs moyennes de 29 % par F. roseum et de 35 % par Microdochium spp. (22 essais, campagnes 2011 à 2015)
Des solutions à efficacités plus contrastées sur blé dur ou sur lots fortement contaminés par Microdochium spp
Comparativement aux performances des trois références, des spécialités plus récentes peuvent afficher quelques écarts dans nos conditions d’essais avec des semences à contamination naturelle élevée. Les performances tendent à être accrues avec Vibrance Gold sur blé dur ou vis-à-vis de Microdochium spp. Elles tendent au contraire à être pénalisées avec Rancona 15 ME dans ces mêmes situations. A noter que Rancona 15 ME bénéficie désormais d’une homologation sur céréales à paille d’automne et de printemps. Des spécialités moins récentes, comme Vitavax 200 FF ou Prélude 20 FS, présentes dans quelques essais, ont confirmé leur bonne efficacité dans la lutte contre les fusarioses.
Les nouvelles spécialités Austral Plus Net (Syngenta) et Gaucho Duo FS (Bayer) associant une substance active insecticide à la substance active fongicide, sans modification des apports fongicides, présentent une efficacité équivalente à celle de la spécialité fongicide correspondante, soit respectivement Celest Net et Redigo.
La spécialité Copseed (Nufarm) permet de lutter contre la carie commune mais ne permet pas une protection suffisante vis-à-vis des contaminations par Microdochium spp. ou Fusarium.
Pour rappel, la spécialité Latitude (Monsanto), qui permet un contrôle partiel du piétin échaudage en blé sur blé, ne présente aucune efficacité vis-à-vis des fusarioses des semences.
Tableau 1 : Efficacité de différents traitements de semences dans la lutte contre les fusarioses des semences de blé
Nathalie ROBIN (ARVALIS – Institut du végétal)
